Ouverture du procès de Saint-Médard: "Je ne remettrai pas les pieds dans un poids lourd"

Au premier jour du procès de l'accident mortel du passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ille (35), la SNCF et le chauffeur du poids lourd ont comparu devant le tribunal correctionnel de Rennes, ce lundi matin. 

La SNCF et un chauffeur de poids lourd comparaissent depuis ce lundi matin devant le tribunal correctionnel de Rennes, au premier jour du procès de la collision mortelle survenue sur le passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ille (Ille-et-Vilaine), le 12 octobre 2011. Ils ont été entendus dans le cadre de l'interrogatoire de personnalité.

Le chauffeur du camion: "ça a été très dur de rebondir"


41 ans, barbe noire et chemise blanche, le chauffeur du poids lourd qui est entré en collision avec le TER Rennes - Saint Malo, ce jour là, déclare: "J'ai créé une entreprise de transport routier, ça s'est très mal terminé. je ne remettrai pas les pieds dans un poids lourd."
Sur le passage à niveau n°11, deux passagères du train, âgées de 43 et 73 ans, ainsi qu'un passager de 36 ans, ont été tués dans l'accident tandis que 61 personnes ont été blessées.

Deux ans dans l'humanitaire


"Ça a été très dur de rebondir", glisse encore le prévenu.
Après l'accident, il a travaillé pendant deux ans dans l'humanitaire en Afrique, notamment pour Handicap International, avant de se convertir dans la "décoration événementielle".

7 ans d'emprisonnement encourus


Il lui est notamment reproché de s'être engagé sur les voies en dépit de l'activation des signaux sonores et lumineux, puis de s'y être immobilisé trop longtemps. 
Le chauffeur avait déjà été surpris en train de conduire avec téléphone ainsi qu'un taux d'alcoolémie supérieur à la limite autorisée.

Poursuivi pour homicides et blessures involontaires, il encourt jusqu'à sept ans de prison.


La SNCF adresse "ses pensées les plus sincères aux victimes"


Les deux principales composantes de l'entreprise ferroviaire, SNCF Mobilités et SNCF Réseau, sont également poursuivies pour homicides et blessures involontaires. Stéphane Leprince, directeur régional de SNCF Réseau, a exprimé à la barre "ses pensées les plus sincères aux victimes".


La SNCF accusée de manquement


Il est reproché à la SNCF un manquement à sécuriser le passage à niveau malgré "une parfaite conscience et connaissance" de son "caractère accidentogène" en particulier pour les poids lourds, selon l'ordonnance de renvoi en correctionnelle. 

Le 26 novembre 2007, une collision entre un camion et un TER avait déjà fait 71 blessés sur ce même passage à niveau. A la suite de cet accident, le BEA-TT (Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre) avait émis des recommandations de sécurisation, qui n'ont pas toutes été mises en oeuvre. Au cours de l'instruction, la SNCF et le conseil départemental, en charge de la voirie, se sont renvoyé la responsabilité de cette inaction.


La SNCF encourt 765.000 € d'amendes


La SNCF encourt différentes peines d'amende pour un total de 765.000 euros d'amendes.


L'inquiétude des parties civiles


De leur côté, les 62 parties civiles, victimes ou proches, qui attendaient ce procès depuis plus de six ans, ont abordé ce procès avec beaucoup d'inquiétude.

Gérard Chemla - Avocat de l'association Solidarités Saint-Médard PN11 ©E.Pinault et T.Bréhier

A la reprise de l'audience, ce lundi après-midi, il est prévu d'entendre les enquêteurs puis des témoins.
Cinq jours d'audience sont prévus pour ce procès.



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