Alors que la pétanque est souvent associée aux loisirs, pour Jean-Claude Gérard, le président du club de Laillé, c'est un véritable sport, reconnu au niveau international. Un de ses objectifs est d'entraîner le plus de jeunes dans son sillage. Son élève, Axel Huet, 15 ans, champion départemental et régional, incarne parfaitement ce renouveau.
C'est dans le cadre de ses déplacements professionnels que Jean-Claude Gérard a commencé à pratiquer la pétanque avec ses collègues pour occuper ses soirées, "Je me suis pris au jeu car je pratiquais avec des joueurs de bons niveaux" . A 68 ans, le retraité est fier de constater que la pétanque donne lieu à des championnats internationaux. "C’est une activité qui a évolué, les stéréotypes n’ont plus leur place dans ce sport de haut niveau." précise t-il.
Le club de pétanque de Laillé, créé en 2012, fêtera bientôt ses 20 ans. C’est aussi l’anniversaire des 10 ans de l’école, dont l'inauguration avait été marquée par la venue de deux champions du monde, Damien Ureau, (2004) et Julien Lamour (2005). Actuellement le club compte 160 adhérents, dont 30 femmes. L’école, quant à elle, forme 11 élèves.
11 000 licenciés en Bretagne dont 3000 en Ille-et-Vilaine
Il y a 6 écoles sur le département de l’Ille-et-Vilaine. "Encore trop peu" estime Jean-Claude Gérard. En 2019, la Bretagne comptait plus de 11 000 licenciés et 169 clubs.
"J’essaie de développer cette activité au maximum avec les écoles environnantes, en proposant la pétanque dans les temps d’activité périscolaire, les centres de loisirs, ou encore en stage pendant les vacances scolaires. Je travaille pour former la meilleure équipe dans le département en cherchant à créer un projet d’entente avec les autres clubs", explique-t-il, "c’est le cas avec les clubs de la Boule d’or et celui de Redon entre autres".
C’est par les jeunes que l'image de la pétanque évoluera.
Jean-Claude GérardPrésident du club de pétanque de Laillé
Pour Jean-Claude Gérard, la pétanque est un sport particulièrement ludique, qui se joue souvent dans un contexte convivial et qui réunit plusieurs générations. "Pour moi, l’avenir de la pétanque doit passer par les jeunes" dit-il.
Axel Huet, 15 ans, symbole de la relève ?
Axel a 10 ans quand il fait ses premiers tirs avec son cousin déjà inscrit au club. Depuis, il a déjà remporté deux championnats départementaux et une victoire au championnat régional en 2021. Le 15 mai dernier, il a remporté le championnat départemental triplette à Bourg-des-Comptes.
Pour participer au championnat de France qui se tiendra cet été en Ardèche, Axel doit maintenant se qualifier au championnat régional et défendre les couleurs de l'Ille-et-Vilaine, ce samedi 4 juin à Gouesnou dans le Finistère.
Pour son entraîneur, Axel a les qualités requises pour devenir un joueur de pétanque de très haut niveau. " Axel, c’est l’exemple parfait, qui prouve la capacité des jeunes à s’investir pour une activité rigoureuse et précise, et qui demande de l'anticipation dans un monde qui va souvent trop vite ".
Les bienfaits de la concentration
Pour Jean-Claude, la leçon à retenir, c’est la règle des 3 C : "Concertation, Complicité, Concentration et une fois dans le cercle…tirer ou pointer".
Son constat est clair. " Les jeunes enfants hyperactifs avec lesquels j’ai eu l’occasion de partager cette activité en ressortent beaucoup plus calme. C’est positif pour eux. Comme dans de nombreux sports, la pétanque apporte une maîtrise de la concentration ".
Au club, Jean-Claude a la volonté de rajeunir cette activité et envie de passer le relais… à travers la confiance qu’il nous accorde.
Axel HuetJeune champion de pétanque
Grâce à la confiance qu'il affiche au collège, Axel se protège facilement des éventuelles taquineries que ce sport peut soulever. En compétions, il contrôle ses émotions :
"En championnat, confie-t-il, même si je suis dégoûté, je ne suis pas rancunier et j’accepte la défaite, malgré tous les efforts que je fournis. Si je perds la partie, je ne perds jamais le contrôle de moi-même"
Ce qui lui importe lors d’une compétition, c'est de s’entendre parfaitement avec son équipe, pour prendre les bonnes décisions : "Le courant doit passer coûte que coûte. C'est un gain de temps et ça laisse de la marge pour les encouragements entre nous. Ça fait partie du jeu, ça fait plaisir et c’est comme ça qu’on gagne".
Les parents d’Axel sont très fiers de leur fils. Pour eux, la seule contrainte est d’assurer les déplacements lors des compétitions, mais le plaisir prend le dessus confie sa mère : "C’est plaisant de savoir notre fils investi dans cette activité, à un âge où il est facile de se laisser distraire " .
Nul doute que ce 4 juin au championnat régional à Gouesnou, les parents d'Axel seront une nouvelle fois au bord du terrain pour l'encourager.