La création d'entreprise, plutôt que le chômage, une solution pour de nombreux jeunes. Mais au bout de 6 ans, 50% de ces entreprises ne sont pas pérennes, d'où l'intérêt de ne pas s'engager seul. Des associations se mobilisent dans les quartiers prioritaires de Rennes.
BGE, Cités Labs, Adie... ce sont au total 17 structures d'accompagnement à la création d'entreprises, qui se mobilisent actuellement dans les quartiers prioritaires de Rennes. Les quartiers dits "Politique de la Ville", Villejean, Le Blosne, Cleunay, Maurepas, Les Champs Manceaux-Cloteaux. Une opération, pour faire reculer le chômage et favoriser les initiatives, qui se déroule du 9 au 13 octobre, appelée "La Tournée des Cafés créateurs".
Deux constats, à l'origine de l'opération
Dans ces quartiers, touchés par le chômage, la précarité, l'accès à l'emploi est plus difficile qu'ailleurs. 11 650 jeunes de 16 à 25 ans de Rennes Métropole ne sont ni en formation, ni en activité, et 60% d'entre eux vivent dans ces quartiers. Hors, les jeunes y sont nombreux et les initiatives, l'énergie et les volontés existent.
Et puis la création d'entreprise, d'activité, permet de revitaliser ces quartiers, c'est une source de richesse, d'emplois, et c'est aussi le moyen de redonner un statut aux porteurs de projets.
Surmonter les freins à la création d'entreprise et rendre les projets viables sur le long terme
Les offres de services autour de la création sont peu connues dans ces quartiers, où il existent de nombreux freins culturels, psychologiques, ou de mobilité. D'où l'opération pour surmonter ces freins. Et puis une fois le projet lancé, il faut le rendre pérenne. Selon les chiffres de l'Adie, l’Association pour le droit à l’initiative économique, le taux de survie des entreprises est de 76% au bout de deux ans, 59% au bout de trois ans, d'où la nécessité de soutenir les projets et de les accompagner dans le temps, pour le financement, par du micro-crédit, par exemple, en les aidant à fidéliser une clientèle, à s'organiser...
Magaret a bénéficié de soutien pour son stand de vêtements sur les marchés
Margaret, d'origine Nigérienne, en est un exemple. Elle tient depuis un an, un stand de friperie sur les marchés de Rennes, quatre matinées par semaine. Sa petite entreprise marche plutôt bien, elle a bénéficié du soutien de Cités Labs.
Les 17 partenaires sont donc présents dans ces quartiers jusqu'au 13 octobre pour rencontrer les jeunes, impulser une dynamique, faire émerger des projets d'activités, aider à leur concrétisation, et les soutenir. Une tournée qui pourrait se transformer en circuit régulier.
Le reportage à Rennes de Catherine Carlier et Lionel Bonis
Le reportage à Rennes de Catherine Carlier et Lionel Bonis - Interviews : Sarah Labbé, chargée de mission "CitésLab" - Elise Piotte, chargée de mission Centre d'affaires de quartiers - Margaret Anyaoha