A Rennes, des voix s’élèvent pour déplorer une urbanisation trop massive. Ce samedi matin, des habitants du quartier de Maurepas étaient mobilisés alors que la construction de six immeubles se profile.
Des habitants du quartier de Maurepas à Rennes ont manifesté ce samedi à l'initiative de l’association pour la préservation du Square Armand-de la-Rouërie (Apsar). Cette dernière rejette la construction de six immeubles dans le quartier. Ce projet de rénovation urbaine ne fait pas l'unanimité.
"On est dans un environnement verdoyant et on va voir arriver des immeubles complémentaires. La ville de Rennes elle est gentille, elle nous explique que Rennes doit se bâtir sur elle-même mais la question c'est à quel moment on arrête de bâtir Rennes sur elle-même. On peut effectivement faire des folies de densification mais nous si on est là aujourd'hui c'est pour dire non à tout ça", explique Pascal qui vit ici.
"Nous comprenons que Rennes doive se développer mais ne doit pas faire n'importe quoi. Rennes est déjà très densifiée. Il faut préserver ce cadre de vie, une qualité de vie", déclare de son côté Marthe.
La ville de Rennes prévoit de sortir de terre 1500 logements par an. Le sujet ne concerne pas seulement le quartier de Maurepas.
On est convaincus que la contestation va aller crescendo à Rennes. Nous on se bat pour le lieu dans lequel on a choisi de vivre. Ce n'est pas un dortoir un logement, c'est un lieu où on élève nos enfants, où l'on fabrique des souvenirs, où l'on connaît ses voisins.
Françoise fait partie du collectif NANSA (Non au nouveau site du siège Aiguillon) sur le secteur de la Poterie, qui se bat contre la restructuration du 171 rue de Vern. Elle est venue aujourd'hui en soutien. "On a une démarche de quartier solidaire. On sait que ces problématiques se jouent sur tout le territoire rennais. On a des valeurs communes : dénoncer l'absence de concertation, la sur-densification au détriment des habitants déjà en place. On se fédère pour pouvoir peser plus lourd dans le débat."
Selon elle, cette sur-densification n'est pas suivie d'effets. "Elle se fait au détriment des infrastructures, cela ne suit pas. On construit avant, on réfléchit après. Ce qui manque chez nous par exemple, ce sont des infrastructures sportives, on manque aussi de médecins, les écoles sont saturées. Le terminus du métro à Poterie est engorgé."
Je peux comprendre l'inquiétude des riverains mais il y a un projet et ce dernier doit répondre aux enjeux de la ville, sur sa capacité d'accueil
Marc Hervé, premier adjoint à la maire de Rennes en charge de l'urbanisme répond aux critiques notamment sur le manque de concertation à Maurepas. "Le projet date de 2010, il y a eu de nombreuses concertations, à la maison du projet devenue un lieu de discussions avec les élus. Ces réunions ont d'ailleurs porté leurs fruits, un terrain multisports a par exemple été retiré du dossier." Le nombre d'étages a également été revu précise-t-il. "Ils étaient 7 au départ, là on est entre 3 et 5."
Concernant le stationnement des immeubles, il est prévu en sous-sol. Sur la question des vis-à-vis, ces nouveaux immeubles se trouveront à plus de 20 mètres des autres habitations, "une configuration habituelle dans une ville comme Rennes."
Les projets d'urbanisation sont en lien avec les objectifs affichés par la ville. "On essaie de maintenir entre 0,5 % et 1 % de croissance démographique."
350 millions d'euros vont être investis sur le quartier de Maurepas (répartis entre la ville, le département, la métropole, la Région et les bailleurs sociaux). Selon Marc Hervé, "il ne faudrait pas oublier l'intention de la collectivité."
Le prochain conseil municipal aura lieu lundi 29 mars, date à laquelle les habitants de ces quartiers comptent à nouveau se faire entendre.