Les futurs dentistes ont manifesté jeudi dans les rues de Rennes pour protester contre les tarifs "incohérents" proposés par l'assurance maladie lors de ses négociations avec les syndicats.
Une soixantaine d'étudiants en blouse blanche ont manifesté ce jeudi midi entre la faculté de chirurgie dentaire de Rennes et la caisse primaire d'assurance maladie.
Ils souhaitent rendre accessible les soins dentaires à tous, valoriser la prévention et surtout une revalorisation de la sécurité sociale sur les soins dentaires.
"Il y a des négociations qui sont prévues entre les chirurgiens dentistes et la sécurité sociale pour mettre en adéquation les soins dentaires et les remboursements de la sécurité sociale. Les soins n'ont pas été revalorisés depuis une trentaine d'années. Il y a 30 ans, un dentiste utilisait un amalgame pour traiter une carie. Aujourd'hui, on met un composite, qui coûte plus cher et qui prend plus de temps. Comme il n'y a pas eu de revalorisation, un chirurgien dentiste ne peut pas gagner de l'argent. Il en perd même" explique une étudiant en odontologie.
Une enveloppe de 806 millions d'euros de l'Assurance maladie
Après quatre mois de négociations tarifaires, le rendez-vous de jeudi et vendredi entre les trois syndicats représentatifs (FSDL, CNSD et Union dentaire) et l'Assurance maladie en vue de l'adoption d'un avenant à la convention s'annonce crucial.Lors de leur dernière entrevue le 6 janvier, les deux premiers syndicats, la FSDL et la CNSD, qui peuvent valider le texte seuls, avaient suspendu leur participation en demandant à l'Assurance maladie de revoir sérieusement sa copie.
La feuille de route, fixée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, prévoit d'améliorer l'accès financier aux soins dentaires, qui concentrent près de la moitié des renoncements aux soins, en plafonnant les actes pour les prothèses. En contrepartie, le texte s'engage à revaloriser les soins conservateurs (carie, détartrage) et de prévention qui, en 2015, représentaient 26% des honoraires des dentistes mais 57% de leurs actes.
Mercredi, l'Assurance maladie a porté l'enveloppe consacrée aux revalorisations de 743 millions à 806 millions d'euros sur quatre ans (Assurance maladie + complémentaire santé et Fonds CMU-C pour le financement de la couverture maladie universelle). Les syndicats avaient évalué le montant nécessaire à 2,5 milliards d'euros.