La sécheresse exceptionnelle de cet été 2022 et le manque de pluie de l'hiver dernier joue inexorablement sur le niveau des cours d'eau qui se retrouvent pour certains à sec. La Bretagne n'est pas épargnée et ce déficit pluviométrique a un impact sur les populations piscicoles, principalement dans les ruisseaux et rivières.

Il suffit de se promener dans les campagnes et d'observer les petits cours d'eau pour s'en rendre compte. Rivières et ruisseaux sont à un niveau d'étiage rarement vu.

Fin juillet, l'Observatoire national des étiages publiait sa carte de situation de l'état des cours d'eau dans l'Hexagone. Un état des lieux, fruit des observations visuelles réalisées par les agents départementaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) pendant la période estivale sur l’écoulement des cours d’eau.

Une carte qui établit que sur les 3 250 cours d'eau suivis en Métropole, 29 % sont répertoriés comme "assecs", c'est-à-dire dont l'eau est complètement évaporée ou infiltrée, et 10 % ne présentent aucun écoulement visible. Une situation extrême qui se retrouve aussi en Bretagne, la région ayant été victime d'un manque important de précipitations l'hiver dernier (jusqu'à 40 % sur certains secteurs selon Météo Bretagne).

Ainsi, l'Observatoire national des étiages relève que 19 % des 130 cours d'eau bretons sont "assecs" et 11 % ont un débit inexistant.

Les poissons en grand danger

Ce mardi 16 août, Jérémy Grandière, président de la Fédération de pêche d'Ille-et-Vilaine nous a donné rendez-vous du côté de Mordelles à l'ouest de Rennes et sur les bords de la Vaunoise, une petite rivière qui se jette dans le Meu. Il vient surveiller si les pluies de ces trois derniers jours et l'orage de la matinée ont eu un effet visible sur le niveau d'eau. 

On serait venus il y a quatre jours, on aurait observé juste un petit filet. Là on voit qu'aujourd'hui il y a presque un ruisseau même s'il manque près de 90% de l'eau et donc pas suffisamment pour qu'une population piscicole puisse recoloniser les lieux et vivre normalement. Mais c'est déjà un premier effet positif de ces premières gouttes d'eau.

Jérémy Grandière,

président de la fédération de pêche d'Ille-et-Vilaine

Une goutte d'eau bénéfique pour ces cours d'eau de première catégorie, le plus souvent des ruisseaux ou rivières. Des rivières asséchées ces dernières semaines ou alors en grande difficulté hydrologique. Les poissons n'ont pas survécus ou se sont retrouvés coincés dans des flaques d'eau pas assez oxygénées et dont la température était trop élevée. Une situation mortelle pour ces salmonidés ou goujons, gardons, truites ou encore vairons.

Les dernières précipitations et donc la légère augmentation du niveau d'eau qui en découle vont "libérer les poissons bloqués dans ces pièges d'eau et leur permettre de regagner le lit majeur" explique le spécialiste.  

Jérémy Grandière en appelle à tous les pêcheurs (22 000 encartés dans le département) pour surveiller les cours d'eau. Il sait bien qu'il va falloir étudier la situation de tous ceux qui ont été à sec "afin de prévoir des aménagements de façon à ce que la vie reprenne naturellement". Car selon lui, la solution à ces mortalités ne passe pas par "de massifs réapprovisionnements" en poissons "même si c'est parfois utile".

Dans les jours qui viennent, Jérémy Grandière craint l'apparition de nappes d'hydrocarbures dans les cours d'eau. Une pollution provoquée par le lessivage des routes et le ruissellement des eaux suite aux pluies passées et à venir.

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