TÉMOIGNAGE: Après avoir perdu la vue, Mickaël relève le défi de naviguer. À découvrir dans le documentaire Navigation à l'aveugle

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Grâce à l'apport d'un logiciel de navigation sonore, Mickaël, déficient visuel, peut barrer un voilier en régate.
Mickaël est déficient visuel. Il pratique l'aviron et la régate en compétition malgré son handicap. ©France Télévisions- Aligal production

À l'âge de 15 ans, Mickaël apprend qu'il souffre d'une rétine pigmentaire. Sa vue va baisser progressivement jusqu'à devenir quasiment aveugle. Son parcours professionnel est un réel parcours du combattant. Mais Mickaël réussi à trouver dans les sports nautiques un environnement dans lequel il peut s'épanouir. Jusqu'à mener un équipage de déficient visuel en régate. Il est l'un des personnages principaux du documentaire Littoral : Navigation à l'aveugle.

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Mickaël Aubert a toujours été d'un tempérament combatif. Adolescent, il ne s'intéresse pas au sport. Sa passion du moment, c'est la moto. Il se lance dans la mécanique et durant 10 ans, il teste différentes activités professionnelles, comme s'il lui fallait aller vite, expérimenter, découvrir. À l'âge de 30 ans, la maladie évolutive dont il souffre, une rétine pigmentaire, lui vole son permis de conduire. Mickaël enchaîne les formations, mais il se retrouve vite "au pied du mur". 

Chez les déficients visuels, il y a 80% de chômage. On n'est pas assez productif, pas assez rapide. De ce fait, le monde du travail ne sait pas adapter les postes à nos compétences. J'avais un niveau de développeur informatique, on me limitait au dépannage de box. Et pourtant, le travail, c'est essentiel pour conserver un lien social quand on est en situation de handicap".

Du yoga à l'aviron 

Puisqu'il ne peut plus trouver ce lien social avec le travail, Mickaël se lance dans l'exploration d'une multitude d'activités sportives. Il teste différentes choses, du yoga à la course à pied... Mais il réalise qu'il lui faut trouver un environnement dans lequel il peut faire équipe avec des personnes valides : 

Je ne voulais pas intégrer un sport uniquement réservé au déficient visuel. Cela revenait à m'enfermer dans mon handicap. J'ai eu la chance de découvrir l'aviron.

Depuis 2016, Mickaël est donc devenu un habitué du club d'aviron de Caen, tellement habitué qu'il en est aujourd'hui devenu le Président. Une fois surmontés les obstacles de l'apprentissage du débutant, l'acquisition de l'équilibre, la technique de rame, Mickaël est désormais dans son élément. Il a surtout trouvé un sport avec lequel il se retrouve embarqué "dans le même bateau". " En aviron, une fois que l'on maîtrise le geste, quelque part, on est tous à armes égales. Mon handicap ne se voit plus."  

Un équipage hors norme

Fort de cette expérience, ce n'est donc pas un hasard si c'est lui qui est contacté en 2020 par l'association Valentin Haüy pour lancer le projet d'un équipage de déficient visuel à bord d'un voilier. Un peu frileux au départ, Mickaël se laisse finalement tenter par l'aventure. Il ne le regrettera pas, l'équipage qu'il va former avec Muhammed (dit Momo) et d'autres mal voyants, encadré par Henri, va en surprendre plus d'un. Une histoire retracée dans le film documentaire "Navigation à l'aveugle" réalisé par Thierry Durand : 

Mickaël Aubert a participé aux deux premières éditions de la régate inter-entreprise "Norlanda's Cup". Épaulé par Henri, seul équipier voyant à bord, et un logiciel de navigation donnant des indications sonores pour que les marins puissent s'orienter et surtout, avoir les indications de cap et de vent, l'équipage s'est montré plus que performant : 

On voulait démontrer aux entreprises que le handicap n'empêchait pas d'être performant. Et l'on peut dire que de ce point de vue là, on a plutôt bien réussi.

Sortir les gens de l'isolement

En 2022, le voilier barré par Mickaël a terminé 9ᵉ sur 24 bateaux. En 2023, ils ont encore fait mieux, en terminant 7ᵉ. 

Mickaël continue à soutenir le projet qu'il considère intéressant à la fois dans son aspect humain, sportif, mais aussi technologique avec le développement d'outil spécifique. 

"Dans tout ce que j'ai pu entreprendre, mon objectif a toujours été de tenter de sortir les gens de l'isolement. C'est ça l'important". 

Malgré tout, en 2024, Mickaël passe son tour pour la prochaine régate. Ses engagements au sein de la MDPH (maison des personnes handicapées) mais aussi dans différentes commissions en lien avec l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap lui prennent beaucoup de temps. 

Et surtout, Mickaël découvre un nouveau challenge, celui d'être papa d'une petite Selma. Il ne s'en cache pas, sans doute la plus belle des aventures.

Retrouver le documentaire "Navigation à l'aveugle" réalisé par Thierry Durand et l'ensemble des émissions Littoral sur la plateforme france.tv 

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