Ce n'est pas leur seule marque de fabrique. Les Tombées de la Nuit nous ont même habitués à leurs propositions déjantées, déambulatoires ou gigantesques. Mais dans cette programmation 2017, on trouve quelques appels à la lenteur et à la contemplation.
Il y a de l'immense, du minuscule, de l'aérien, du monumental, mais leur point commun est cette suspension du temps. le silence, la lenteur, dans la ville pas encore dans l'indolence de l'été.
Sur l'Esplanade Charles de Gaulle par exemple, le chantier d'une sculpture faite d'une centaine de poutres de bois démarre.
La structure se transforme peu à peu en un objet vivant, mouvant, sous la houlette d'un artiste circassien. Johann Le Guillerm construit la "Transumante" en donnant ses consignes dans l'oreillette de ces complices, dans un silence monacal.
"On est souvent habitué dans l'espace public à avoir de la sono, à avoir des perturbations" constate Claude Guinard, le co-programmateur des Tombées de la Nuit, "là ce que j'aime c'est les gens sont joueurs, ils sont là, à tout simplement regarder. Moi ça me touche beaucoup".
Si l'on veut rester dans cette écoute contemplative, on peut se rapprocher du petit chapiteau du Slow Park. Même les dresseurs se mettent au rythme de leurs escargots.
"Au bout de quelques heures sous le chapiteau, moi, s'il y a la fête en ville, je vais me coucher" plaisante David, le créateur de cette fête foraine onirique.
Pas question pour autant d'être un festival soporifique. Si le sommeil vous guette, les fanfares du train Nocture de Massimo Furlan, ou la folle montgolfière d'Exit vous maintiendra dans cet état de rêve éveillé.