Les élus des communes de Vallons-de-Haute-Bretagne ne veulent pas de la création d'une nouvelle ligne ferroviaire sur leur territoire. Ils préconisent à la place d'améliorer la desserte ferroviaire existante, afin de protéger les espaces agricoles et naturels, ainsi que les paysages.
"En 2023, en France, les territoires ruraux ne sont-ils bons qu’à être traversés par des axes ferrés et routiers pour relier toujours plus vite les grandes métropoles ?". C’est le cri de colère des élus de Vallons-de-Haute-Bretagne Communauté, intercommunalité située au sud-ouest de Rennes et qui est concernée au premier chef par le projet de ligne grande vitesse nouvelle dans le cadre de "Liaisons nouvelles Ouest Bretagne-Pays de Loire" (LNOBPL).
"Destruction de 600 hectares minimum"
À la clé, selon eux, la destruction, "a minima de 600 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels pour grignoter quelques minutes sur les trajets entre Rennes et Nantes ou Quimper (11 minutes en moyenne)".
Malgré les délibération prises par les établissements publics du secteur, le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures remis à la Première ministre le 24 février parle de "renvoyer après 2038 la perspective de réalisation des lignes nouvelles" pour LNOBPL.
Ce qui signifie que, malgré le refus de ce projet par 33 communes, il est encore évoqué dans ce rapport sur les mobilités. Ce qui est "totalement inacceptable" pour Pierre-Yves Reboux, maire de Val-d'Anast et président du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) des Vallons-de-Vilaine.
"Un projet déphasé et déraisonnable"
Pour Pierre-Yves Reboux, "c'est un projet qui veut se faire sans concertation avec les territoires ruraux. Il est déphasé et déraisonnable par rapport à l'époque actuelle. Pire, c'est un projet démesuré qui en plus ne sert pas nos territoires, analyse-t-il. Notre souhait, c'est donc maintenant d'attirer l'attention des pouvoirs publics car nous voulons montrer les injonctions contraires qu'il induit, notamment en matière de préservation de l'environnement, de la biodiversité ou de réduction du bilan carbone. Vous savez, ça n'est pas tellement dans nos habitudes de manifester, on est la majorité silencieuse et besogneuse nous les élus ruraux, mais là, ce projet manque tellement de cohérence que ça n'est pas possible".
Mobilisation des élus
Face à ce "déni de démocratie" (seuls les départements, métropoles et régions sont membres du comité de pilotage LNOBPL autour de SNCF Réseau), les élus locaux ont décidé de se mobiliser pour faire entendre leur voix et celle de leurs territoires.
Ce vendredi 10 mars, dès 15h, ils défileront de la gare de Rennes jusqu’à la Préfecture de Région où ils demanderont à être reçus par le préfet.