Jusqu'au dimanche 28 août se déroule la 7ème édition de l’Université d’été de l’animal. Au programme, 3 jours de conférences gratuites et d’échanges autour des intelligences animales, sur le site du château et parc animalier de la Bourbansais, en Ille-et-Vilaine. Parmi les invités : Emmannuelle Joseph-Dailly, venue présenter son livre :" la stratégie du poulpe et autres exemples de bio-inspiration".
Jusqu''à ce soir dimanche 28 Août a lieu la 7ème édition de l’Université d’été de l’animal, organisée par Yolaine de la Bigne, journaliste, autrice et fondatrice du site L’Animal et l’Homme. Au programme, 3 jours de conférences gratuites et d’échanges autour des intelligences animales, sur le site du château et parc animalier de la Bourbansais, non loin de Rennes.
Les animaux comme source d'inspiration
Parmi les conférenciers invités, Emmanuelle Joseph-Dailly. Cette jeune femme est spécialisée dans la transformation des organisations, elle enseigne dans les grandes écoles. Elle a publié plusieurs ouvrages sur les méthodologies de travail en entreprise : "Développez l'engagement de vos collaborateurs", "Les talents cachés de votre cerveau au travail", "Intuition". Son dernier livre porte un titre un peu énigmatique : " La stratégie du poulpe ou autres exemple de bio-inspiration". Car c'est bien du monde animal qu'elle est venue nous parler et de ce que l'observation de la manière dont vivent de nombreuses espèces peut nous aider, nous, humains, à mieux s'entendre, s'entraider et collaborer dans le monde du travail et tout simplement dans notre manière de fonctionner.
On s'inspire déjà des animaux dans le secteur de la technologie comme copier la peau de requin pour faciliter la prise à l'air des ailes des avions ou reproduire la colle de la moule qui est biodégradable et comestible dans le domaine de la chirurgie. Mais dans le secteur comportemental, nous en sommes encore au début, alors qu'il suffit d'observer comment les animaux gèrent leurs émotions, leurs décisions et utilisent leurs sens pour voir qu'ils peuvent nous apporter beaucoup dans nos méthodes d'organisations, c'est cela, la bio-inspiration !
Emmanuelle Joseph-Dailly, autrice de "La stratégie du poulpe et autres exemples de bio-inspiration
Poulpes, poissons, primates : chacun mise sur l'interaction pour vivre
En 60 récits différents, nous découvrons des modes d'interactions entre les animaux ou les végétaux qui pourraient bien inspirer nos organisations, nos collaborations, nos innovations et notre résilience. Les baleineaux ont des mentors, les plantes communiquent entre elles, les poulpes pratiquent l'agilité, les primates font du troc, les poissons scellent des alliances de circonstances : autant d'exemple pour repenser nos pratiques et nos apprentissages.
Pour Emmanuelle Joseph-Dailly, ces modèles devraient éveiller plus de curiosité dans le monde de l'entreprise, alors qu'elles cherchent de nouvelles sources d'inspirations pour leur management.
"On peut s'inspirer du comportement des animaux pour mieux gérer les compétences de chacun en interne dans l'entreprise, trouver d'autres modèles de performance, mieux favoriser nos alliances de connaissance dans un objectif commun d'amélioration.
Emmanuelle Joseph-Dailly, autrice de "La stratégie du poulpe et autes exemple de bio-inspiration"
Elle cite notamment la coopération de ces oiseaux, les fous du cap, et des dauphins pour pêcher le hareng. Ainsi, le sonar des dauphins permet de repérer les bans de poissons et le fou, en plongeant, casse le ban très compact, afin que les deux espèces puissent se nourrir. Ou encore, le blaireau qui creuse des terriers qui pourront être utiles à tout un écosystème de petits rongeurs. Autre exemple avec le corail qui va se délester de ses bras ou de son cœur lorsqu'un ouragan arrive et fera ainsi acte de résilience en faisant un don systémique pour enrichir les lagons : un vrai lâcher-prise !
Un modèle pour changer le fonctionnement des entreprises
Utiliser nos ressources internes, chaque individu et chaque compétence dans l'entreprise, comme dans le règne animal, est une voie à suivre pour la spécialiste. L'entraide, chez les animaux pourrait servir de modèle dans le monde du travail. Plutôt que d'être dans la combativité pour arracher des parts de marchés, jouer sur l'économie du partage et de la capitalisation peut être une option plus sage dit-elle. Chez nous, les sentiments de peur, de honte, de tristesse ou de regret sont des sujets tabous à cacher, et de citer ces observations chez le rat qui exploite l'émotion du regret après un évènement pour ne jamais refaire la même erreur et la partager avec ses congénères pour leur survie.
Emmanuelle Joseph-Dailly en est convaincue : il y a beaucoup à apprendre si l'on se laisse inspirer par l'ensemble du vivant.