Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a signalé à la justice les propos de la députée d'Ille-et-Vilaine Marie Mesmeur, qui faisaient suite aux violences à Amsterdam. Sur le réseau social X, l'élue LFI affirmait que les supporters israéliens n'ont "pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs" mais "parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide".
Les violences à Amsterdam, après un match de football ce jeudi 7 novembre 2024, ont des répercussions jusque dans la classe politique française.
Pour rappeler les faits, à l'issue de la rencontre opposant l'Ajax d'Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, des supporters israéliens ont été violemment pris à partie par des groupes d'individus dans les rues de la capitale des Pays-Bas. La police de la ville annonçait le lendemain avoir procédé à 62 interpellations et avoir connaissance de "cinq personnes emmenées à l'hôpital".
Des agressions que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a aussitôt qualifiées d'"attaque antisémite préméditée", disant considérer "l'effroyable incident avec la plus grande gravité".
La députée bretonne répondait à un tweet de Fabien Roussel
Suite à ces violences, la députée LFI bretonne a affirmé sur le réseau social X que les supporters du club de football israélien n'ont "pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs" mais "parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide". Marie Mesmeur, élue de la 1ʳᵉ circonscription d'Ille-et-Vilaine, répondait ainsi à un tweet de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, qui déplore que "des supporters aient été chassés, menacés et lynchés, dans la rue d'une ville européenne, car ils sont juifs".
Mercredi, la veille du match, rappelle France Info, des affrontements isolés avaient déjà eu lieu entre des supporters de l'Ajax, du Maccabi et d'un club turc. Des supporters israéliens avaient alors brûlé un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam, et vandalisé un taxi.
"Apologie du crime" selon Bruno Retailleau
La polémique, qui s'est très vite enflammée sur les réseaux sociaux, a fait réagir le ministre de l'Intérieur. "J’ai décidé de signaler à Madame la Procureure de Paris les propos de Madame la Députée Marie Mesmeur, au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, pour apologie de crime", a écrit sur X Bruno Retailleau.
J’ai décidé de signaler à Madame la Procureure de Paris les propos de Madame la Députée Marie Mesmeur, au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, pour apologie de crime. pic.twitter.com/I8EqfUv30D
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) November 9, 2024
"Campagne de harcèlement et d'insultes"
La députée LFI d'Ille-et-Vilaine s'était défendue samedi dans un communiqué dans lequel elle se dit victime d'"une immonde campagne de harcèlement et d'insultes de la part de réseaux d'extrême droite". "Ai-je dit (...) que ces violences et ces slogans justifiaient les agressions ? Évidemment non", a-t-elle assuré tout en dénonçant la "malhonnêteté" des "propagandistes". "Le harcèlement et la diffamation, aussi violents soient-ils, n'entameront jamais mon engagement contre le racisme et l'antisémitisme," écrit l'élue.
Le harcèlement et la diffamation, aussi violents soient-ils, n'entammeront jamais mon engagement contre le racisme et l'antisémitisme
— Marie Mesmeur (@MarieMesmeur) November 9, 2024
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