Barrage de la Rance (35) : 50 ans et une manifestation en guise de cadeau

À l'occasion du 50e anniversaire du barrage de la Rance, première usine marémotrice du monde, une manifestation s'est déroulée. Celle-ci dénonce l'envasement du fleuve.

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Ce samedi 26 novembre, en début d'après-midi, environ 300 personnes se sont réunies à l'appel de l'association Rance Environnement. Ce rassemblement se fait à l'occasion du cinquantenaire du barrage de la Rance, usine marémotrice (qui produit de l'électricité en exploitant les marées et les courants de l'estuaire de la Rance entre Dinard et Saint-Malo). 

L'ouvrage d'art a vu le jour au début des années 1960, alors que le droit de l'environnement était quasi inexistant. L'association précise que "de 1963 à 1966, la Rance fut totalement coupée de la mer afin de permettre aux constructeurs de travailler sur un chantier complètement asséché. La ria devient alors un vaste plan d’eau privé de tout mouvement."

Conséquences

Pour l'association, ce "bouleversement du régime hydraulique induit par l'usine marémotrice a des conséquences directes sur l'environnement de l'estuaire". Parmi elles, la favorisation de la sédimentation et l'accélération de l'envasement. De plus, "les différents milieux naturellement présents dans l'estuaire sont fragilisés", parmi lesquels notamment certaines espèces de poissons.

Des conséquences économiques également. Didier Lechien, maire de Dinan, constate de son côté "les difficultés que les plaisanciers ont pour remonter au port de Dinan. Cela se traduit par une baisse de la fréquentation du port".

Supprimer la vase additionnelle

Pour François Malglaive, président de la Fédération des associations des usagers des bassins versants de la Rance et du Frémur (FAUR), pas question de supprimer le barrage. "Notre objectif n'est pas de supprimer toute la vase, car il y en a toujours eu, dans la Rance. Nous souhaitons supprimer la vase additionnelle apportée par le barrage [et] rétablir la biodiversité la plus noble possible". Les militants demandent donc "un désenvasement partiel pendant cinq ans pour voir comment va évoluer l'estuaire". 

Selon M. Lechien, un accord n'est pas loin d'être trouvé. "Nous [tous les acteurs, parmi lesquels EDF] sommes tous d'accord pour dire qu'il faut faire quelque chose. Mais on discute sur les quantités à extraire, la nature du plan de gestion pérenne des sédiments et la nature du financement. C'est à l'État de prendre ses responsabilités et de faire en sorte que ce plan voie le jour et que son financement soit assuré", affirme-t-il.

Un premier pas encourageant a été fait mercredi dernier. La ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer Ségolène Royal a indiqué que le prix de vente de l'hydroélectricité produite grâce au barrage devrait intégrer les coûts du traitement du problème sur-sédimentation.

Projet vieux de 50 ans

Il y a 50 ans, le 26 novembre 1966, le barrage de la Rance était inauguré en grande pompe en présence du général de Gaulle. "Ainsi la France est fidèle à elle-même lorsqu'elle marche vers le progrès" avait alors annoncé le président de la République de l'époque.


En 2012, EDF, qui dispose d'une concession d'État sur ce site, avait investi quelque 100 millions d'euros pour fiabiliser et moderniser l'aménagement du barrage. Le projet doit durer dix ans.

Chaque année, l'équivalent de la consommation d'une ville comme Rennes de 225 000 habitants est produite.
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