Rencontre à Dinard avec Arielle Dombasle, et Julie Depardieu, respectivement présidente et membre du jury du 35ᵉ festival du film britannique et irlandais. Un entretien accordé hier entre deux projections, par deux artistes très complices.
Elles se connaissent depuis très longtemps. Arielle Dombasle et Julie Depardieu, respectivement présidente et membre du jury du Festival du film britannique et irlandais de Dinard, se sont visiblement bien trouvées. Une alchimie cinématographique qu'elles affichent avec joie en interview.
Arielle Dombasle, pourquoi avoir accepté d'être présidente du jury cette année ?
A.D : "Cela m'était déjà arrivé d'être présidente au festival américain de Deauville, et puis j'ai été plusieurs fois présidente pour "Chéries, Chéris", le festival du film LGBT. Et à chaque fois, j'ai fait des découvertes tellement étonnantes ! Des films qu'on ne voit parfois qu'une seule fois, dans ce festival tellement pointu. C'est un honneur. Nous sommes dans un pays où la critique cinématographique est tellement pointue, tellement importante. Les festivals, c'est ça. On a des débats entre nous, on parle de cinéma et c’est passionnant".
Et vous aussi Julie, vous appréciez de voir des films qu'on ne voit que là ?
J.D : "Oui, et puis surtout du cinéma britannique. Moi, contrairement à Arielle, je n'ai pas fait tant de festivals que ça, peut-être parce qu'une fois j'ai eu une très mauvaise expérience où je n'étais d'accord avec personne ! Mais là, avec Arielle présidente, je dis oui".
A.D : "Et en plus, on a à peine besoin de se parler avec Julie. Un coup d'œil et on sait ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas. Julie, c'est une poésie, une véritable artiste extrêmement fine, qui va sur des terrains inédits. Elle est aussi pratiquement la seule en France à avoir cette connaissance de la musique, de la théâtralité, de la littérature. C'est quelqu'un de tellement étonnant, elle est unique".
J.D : "La première rencontre avec Arielle, c'était musical, il y a fort longtemps. On était sur un film et moi, j'avais décidé que c'était mon juke-box, parce qu'elle connaissait tous les grands airs d'opéra que j'adorais. Je n'arrêtais pas de la poursuivre. C'est comme si je mettais la pièce et elle chantait tout ce que je voulais. On a un souvenir de ce tournage merveilleux ! Comme présidente de jury, je la trouve extraordinaire, mais ça ce n'est pas nouveau, et dans ma vie, elle a un rôle très important. C'est un elfe, un porte-bonheur et quelqu'un en qui j'ai une confiance aveugle".
Il a quoi de particulier pour vous deux le cinéma britannique ?
A.D : "C'est un cinéma qui nous a donné des auteurs extraordinaires, parmi lesquels David Lynch, Ridley Scott ou Mike Leigh. Ce sont des cinéastes extrêmement vivants, très importants pour le cinéma mondial en général et ils ne sont pas aidés comme nous les sommes en France. Alors, ils se battent et ils réussissent des films qui restent. Moi, le film Blade Runner, je ne l'oublierai jamais".
J.D : "Ou n'importe quel Ken Loach. C'est un esprit fort, je trouve".
A.D : "Et là, on a des membres du jury qui sont tellement fins, raffinés, sensibles, que c'est le top".
Propos recueillis par Krystel Veillard