Le secteur du bâtiment manque cruellement de bras, alors forcément il attire les reconversions professionnelles. Peu importe le métier d'origine, tous les candidats sont les bienvenus, avec leur motivation. Un exemple au centre AFPA de Saint-Malo.
La charpente, c’est plus qu’un métier, c’est un art. Ils en sont à leur troisième mois de formation à l’AFPA de Saint-Malo, formation professionnelle pour adultes. Ici tous les stagiaires sont en reconversion professionnelle dans le bâtiment. Moyenne d’âge, une bonne trentaine. Simon, 45 ans, a travaillé pendant six ans comme ingénieur dans l’agroalimentaire.
Et puis, après le Covid, il a dit stop, fatigué d’une industrie dont il ne partageait plus les valeurs. Fatigué aussi du travail de bureau, il a découvert le travail du bois : "Cela me permet de garder cette substance intellectuelle qui me plaisait beaucoup dans mon ancien travail, tout en travaillant plus avec mon corps, en étant plus actif, plus dehors et avec davantage de travail d'équipe alors qu'avant j'étais plutôt seul", raconte-t-il.
Cela me permet d'être plus actif (...) et avec davantage de travail d'équipe alors qu'avant, j'étais plutôt seul.
Simonancien ingénieur et futur charpentier
Et puis, après le Covid, il a dit stop, fatigué d’une industrie dont il ne partageait plus les valeurs. Fatigué aussi du travail de bureau, il a découvert le travail du bois : "Cela me permet de garder cette substance intellectuelle qui me plaisait beaucoup dans mon ancien travail, tout en travaillant plus avec mon corps, en étant plus actif, plus dehors et avec davantage de travail d'équipe alors qu'avant, j'étais plutôt seul", raconte-t-il.
Avant, j'avais toujours la même journée, alors qu'ici ce sont des gestes différents, des pièces différentes à travailler avec des techniques différentes.
Roderickancien boulanger en formation métallerie
Changer de vie, c’est aussi ce qu’ont choisi Caroline et Roderick. Eux ont opté pour la métallerie. Elle était éducatrice spécialisée, il était boulanger.
"Avant, j'avais toujours la même journée, alors qu'ici ce sont des gestes différents, des pièces différentes à travailler avec des techniques différentes", commente Roderick. "Dans le social, moi j'étais confrontée aux mêmes problématiques qu'à l'hôpital. J'avais besoin de donner un autre sens à mon métier, avec un début, une fin, un process à suivre. Avant, il me manquait la satisfaction du travail terminé", poursuit Caroline.
Des stagiaires qui ne sont donc pas là par hasard ou par défaut. Et qui connaissent déjà le monde du travail.
Un travail quasi assuré
Un profil que les entreprises apprécient. À la clé, après 7 mois de formation pris en charge le plus souvent par la Région Bretagne, un travail quasi assuré : "Le pourcentage d'insertion dans l'emploi à l'issue de ces formations est à plus de 80%. Un stagiaire qui est titré peut dès le lundi qui suit la fin de sa formation trouver du travail dans le secteur de Saint-Malo", assure Pascal Moreau, responsable de formation à l'AFPA Saint-Malo.
Dans quelques mois, Simon sera donc logiquement charpentier : "Mon salaire ne sera plus celui d’un ingénieur mais je n’ai pas d’enfants à charge. Et je compte bien trouver dans ce nouveau métier mon équilibre", conclut-il. À terme, il espère, pourquoi pas, monter son entreprise.
(Avec Gilles Le Morvan)