Ce jeudi 8 juillet au petit matin, 27 migrants dont 10 enfants, à la dérive sur un canot de 6 mètres, ont été secourus au large de Saint-Malo. Pris en charge par un navire des douanes, ils ont été ramenés dans le port malouin. Tous sont sains et saufs. Un des hommes a été placé en garde à vue.
Ils étaient 27 à avoir pris place dans un canot rigide de 6 mètres de long. Parmi eux, une femme d'une soixantaine d'années en fauteuil roulant et 10 enfants dont trois en bas âge, l'un d'entre eux ayant seulement 11 mois.
"Ils semblent être de la même nationalité, originaires de la péninsule arabique" selon Vincent Lagoguey, le sous-préfet de Saint-Malo. "Les femmes sont voilées" précise-t-il. L'un des hommes s'est réclamé d'une minorité apatride koweïtienne, les Bidoun.
A la dérive au sud-ouest des Minquiers
Selon la Préfecture Maritime de l'Atlantique, ce sont les migrants eux-mêmes qui ont contacté le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) de Corsen ce jeudi matin vers 5h30. Ils appellaient au secours car leur embarcation était en perdition, suite à une panne de carburant. Les migrants à la dérive se trouvaient alors au sud-ouest des Minquiers, l'archipel normand situé au sud des îles Anglo-Normandes, à une trentaine de kilomètres de Saint-Malo.
Les secours en mer ont rapidement été déclenchés et deux navires de la Marine nationale et un des douanes ont été détournés sur zone. C'est le Jacques Oudart Fourmentin, le patrouilleur des douanes, basé à Boulogne-sur-Mer, mais alors en escale à Saint-Malo, qui a finalement récupéré les 27 personnes, dont les 10 enfants. Tous étaient sains et saufs.
L'embarcation, un canot rigide de 6 mètres de long, a été prise en remorquage jusqu'à Saint-Malo. Elle n'est pas immatriculée et a été saisie par les enquêteurs. Aucun GPS n'a été trouvé dans le bateau et le propriétaire est encore inconnu.
Les migrants pris en charge à Saint-Malo
Les migrants ont également été emmenés sur Saint-Malo en fin de matinée. Le Jacques Oudart Fourmentin s'est amarré au bassin Vauban vers 10h30. Les 27 personnes ont été prises aussitôt en charge par le SAMU 35 et la police aux frontières.
Elles ont été accueillies au terminal du Ney où un dispositif avait été mis en place pour les alimenter et procéder à un bilan sanitaire. La femme en fauteuil roulant a été hospitalisée, étant en légère hypothermie, ainsi qu'une autre personne qui fait état de diabète. Les services de l'Etat procèdent à toutes les vérifications possibles, cherchant à savoir entre autres s'ils sont susceptibles d'être en mesure de demander l'asile ou s'ils sont en situation irrégulière. Aucun des 27 migrants ne présente de papiers d'identité.
Un homme placé en garde à vue
Selon les premiers éléments de l'enquête de la Police Aux Frontières (PAF), l'embarcation serait partie la nuit précédente d'un port de la région de Saint-Brieuc. "On peut imaginer qu'ils cherchaient à rejoindre l'Angleterre ou même Jersey, vu l'endroit où ils ont été secourus" fait remarquer le sous-préfet de Saint-Malo. Selon le procureur de la république de Saint-Brieuc, "un homme présent sur le canot et parlant bien l'anglais a été à plusieurs reprise désigné par les migrants interrogés".
Il a été placé en garde à vue et une enquête ouverte sous la qualification d' "aide au séjour irrégulier". Il encourt 5 ans de prison. Les enquêteurs cherchent des éléments pour savoir si ils partent sur une qualification aggravée "liée à l'existence d'un réseau" précise Bertrand Leclerc. La peine encourrue serait alors de 10 ans. L'homme devrait être transféré à la PAF à Rennes.
De nombreuses questions restent en suspens ce soir comme de savoir d'où viennent précisément tous ces migrants. Et quelle était leur destination exacte?