Une étude relève le surcoût du traitement de l'eau, polluée par les nitrates et les pesticides
Le coût de la pollution de l'eau
Une étude du ministère de l'écologie pointe le surcoût du traitement des eaux polluées par les activités agricoles.
Alors que le journal officiel publie un décret autorisant l'augmentation des surfaces d'épandage, une étude du ministère de l'écologie, pointe elle a contrario le surcoût pour le traitement de l'eau, attribué aux pollutions agricoles. Ce surcoût serait de 1110 à 1680 millions d'euros par an.
Ces coûts supplémentaires proviennent pour les services d'assainissement, du nettoyage des captages, du traitement de l'eau proprement dit, pour les ménages de la consommation d'eau en bouteille, du recyclage des bouteilles, de la filtration de l'eau du robinet et pour les collectivités locales, du nettoyage du littoral.
Ainsi, selon cette étude, si 11% de l'origine des excédents d'azote dans les milieux aquatiques sont dûes aux eaux usées domestiques et industrielles, 89% proviennent de l'agriculture (51,7% de la fertilisation agricole, 37,3% de l'épandage d'origine animale).
Résumé
Cette étude analyse certaines dépenses entraînées par les pollutions agricoles diffuses dues aux apports excédentaires d’azote et de pesticides. Elle identifie :
- des dépenses supplémentaires des ménages entraînées par les pollutions agricoles des captages d’eau potable qui ne concernent qu’une infime partie des ressources aquatiques polluées. Cette évaluation est conduite en moyenne nationale mais propose un examen de l’amplitude de ces dépenses additionnelles pour les ménages des localités les
plus touchées par ces pollutions ;
- un premier inventaire partiel des autres impacts marchands de ces pollutions ;
- les coûts de dépollution de la ressource et des milieux aquatiques vis-à-vis des nitrates et pesticides agricoles transférés et accumulés dans ces milieux, basés sur les coûts unitaires connus des actuels procédés de traitement de potabilisation.
Les principaux résultats sont les suivants :
- les dépenses additionnelles des ménages générées par ces pollutions pour les ménages sont évaluées dans une fourchette comprise entre 1 000 et 1 500 millions d’euros, dont 640 à 1 140 millions d’euros répercutés sur la facture d’eau, représentant entre 7 et 12 % de cette facture en moyenne nationale ;
- pour les ménages des localités les plus polluées, ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 €/ ménage ou 215 €/ personne, soit un surcoût de près de 140 % de la facture d’eau moyenne 2006 ;
- sur la base des coûts de traitement des nitrates et pesticides des installations de potabilisation, les coûts d’élimination totale des nitrates et pesticides des milieux aquatiques seraient respectivement supérieurs à 70 euros par kilogramme pour les nitrates, et à 60 000 euros par kilogramme pour les pesticides.
- les coûts de potabilisation constatés sont compris entre 800 et 2 400 € par hectare d’aire d’alimentation de captage d’eau potable cultivé conventionnellement.
Pour conclure, l'étude prône de réduire l'épandage :
"Les coûts très élevés que l’étude met en évidence pour le traitement a posteriori des milieux aquatiques font ressortir l’intérêt d’agir en amont pour réduire à la source les épandages."
L'étude complète :