La société de F. Le Borgne a déposé le bilan. Aujourd'hui, il accuse le gouvernement d'avoir sacrifié la filière.
Photovoltaïque: un entrepreneur breton accuse
Franck Leborgne a beaucoup perdu après le moratoire du gouvernement qui a arrêté brutalement de nombreux projets photovoltaïques. L'entrepreneur s'était alors mis en grève de la faim et a reçu alors un coup de téléphone de la ministre de l'Ecologie qu'il rend aujourd'hui public.
Une de ses sociétés est en dépôt de bilan et Franck Le Borgne est très en colère. Il rend public aujourd'hui une conversation qu'il a eue avec la ministre de l'Ecologie.
Une société placée en liquidation judiciaire
M. Le Borgne a investi 1,5 million d'euros pour une ferme photovoltaïque pilote à Saint-Allouestre (Morbihan) et près d'un million d'euros dans une autre ferme pilote en Vendée. Il n'avait pu obtenir le raccordement de ses fermes au réseau ERDF à cause de cinq jours de retard de l'envoi d'un courrier d'ERDF. Le raccordement a été suspendu en raison du moratoire mis en place en décembre 2010 par le gouvernement sur les aides publiques à l'énergie photovoltaïque.
En juillet dernier, Franck Le Borgne avait finalement fait une grève de la faim pour réclamer le raccordement de sa ferme photovoltaïque au réseau et obtenir des réponses pour la filière. Il voulait attirer l'attention des pouvoirs publics sur la filière solaire, alors
que les volte-face du gouvernement en matière d'énergie photovoltaïque avaient
provoqué, selon la filière, plus de 10.000 licenciements.
Vendredi, il a annoncé le "décès" de son entreprise, malgré les promesses du ministère de l'Ecologie.
Le patron accuse
Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet,
M. Le Borgne, a dénoncé "le scandale national de l'énergie" et la "concurrence déloyale" qui profite, selon lui, à EDF dont l'Etat est actionnaire à 84,48%.
"Vous avez crié au scandale parce que la majorité des projets solaires étaient faits avec des panneaux chinois", ce qui a motivé le moratoire photovoltaïque, a-t-il écrit. Mais, "dans un même temps EDF installe des centaines de mégawatts de photovoltaïque constitués de panneaux chinois ou américains, en embauchant une main d'oeuvre roumaine et polonaise", accuse-t-il.
Fin juillet, le ministère de l'Ecologie avait affirmé à M. Le Borgne "avoir soumis à l'arbitrage du Premier ministre des aménagements" du décret, visant notamment à "aider le tissu de PME restantes de la filière asphyxiée par le moratoire à survivre". Mais, depuis cet été, malgré un nouvel appel d'offres pour l'énergie solaire lancé par le gouvernement en septembre, critiqué par la filière, l'entreprise morbihannaise est restée sur le banc de touche.
L'enregistrement
Alors qu'il faisait sa grève de la faim, la ministre de l'Ecologie aurait joint l'entrepreneur. Un de ses amis a le réflexe d'enregistrer. Selon Franck Le Borgne, Nathalie Kosciusko-Morizet lui aurait alors expliqué que le moratoire decrété en décembre 2010, était prévu depuis plusieurs mois. Le gouvernement aurait alors laissé certains investissements se faire sachant très bien qu'ils n'auraient pas de suite.
Pour Franck Le Borgne, il ne fait aucun doute que le gouvernement a choisi de sacrifier des centaines de PME pour défendre les intérêts d'EDF.