Journée mondiale sans tabac. La Bretagne reste l'une des régions où l'on fume le plus

Ce mercredi 31 mai 2023, se déroule la journée mondiale sans tabac. En France, en 2022, plus de trois personnes sur dix, âgées de 18 à 75 ans, déclarent fumer, dont un quart quotidiennement. La Bretagne reste l'une des régions où l'on fume le plus. L'analyse d'une tabacologue.

Ces dernières années sont marquées par une série de politiques visant à réduire le tabagisme en France. En cette journée mondiale sans tabac de ce mercredi 31 mai 2023, la France compte toujours près de 12 millions de fumeurs quotidiens. Une journée qui a été instaurée par l’Organisation mondiale de la santé en 1987.

Même si la consommation de tabac est en baisse ces dernières années, elle reste toujours responsable de plus de 75 000 décès par an en France, selon Santé Publique France. Le tabagisme est toujours quelque chose de courant en France, avec plus de trois personnes sur dix qui déclarent fumer.

La Bretagne, région ayant le moins baissé son taux de vente de tabac

Si certaines régions ont baissé de plus de 30 % leurs achats de tabac entre 2017 et 2022 en France, la Bretagne n'en fait pas partie. Le territoire breton est celui qui enregistre la plus petite baisse de vente de tabac avec une diminution de 19,7 % seulement.

Ces chiffres sont issus du dernier rapport sur le tabagisme et l'arrêt du tabac en 2022, publié ce jeudi 25 mai 2023.

Selon le docteur Catherine de Bournonville, médecin tabacologue au CHU de Rennes, il n'y a pas de raisons bien spécifiques au fait que la Bretagne soit la région ayant le moins baissé son taux de vente de tabac.

Néanmoins, le graphique ci-dessus laisse apparaître que les régions où les diminutions des ventes sont les plus fortes, telles celles du Grand-Est et du Nord, sont les régions frontalières à des pays où le tabac est moins cher. Il est donc certain qu'une partie des ventes est effectuée dans ces pays limitrophes.

Des politiques encourageantes, mais des points de vigilance

Selon le Docteur de Bournonville, "la Bretagne est rentrée dans les rangs", en ce qui concerne le tabagisme. "Il y a une amélioration de la situation en Bretagne et notamment sur la question des jeunes fumeurs et des femmes enceintes. Les méthodologies mises en places sont encourageantes", tient à ajouter selon la tabacologue.

La diminution de la vente du tabac, de sa consommation ou l'augmentation du recours aux alternatives sont encourageantes.

Catherine de Bournonville

Médecin tabacologue au CHU de Rennes

Pour autant, certains points de vigilance persistent. Selon les études menées, plus l'on est socialement favorisé, plus la tendance à la consommation de tabac est à la baisse. "Un jeune en apprentissage ou bien sorti du système scolaire aura deux fois plus de chances d'être fumeur. De la même manière, un individu non diplômé, ou un chômeur, aura deux fois plus de chances de fumer qu'un autre individu ayant un travail, ou ayant un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat" nous cite comme exemple Catherine de Bournonville. 

Selon elle, cela serait dû au fait que l'accès à l'information est plus limité, que celui aux soins est plus difficile ou encore que les messages de préventions gouvernementaux sont plus facilement remis en question par ces populations.

Les trois conseils pour arrêter de fumer

Selon le Docteur Catherine de Bournonville, médecin tabacologue au CHU de Rennes, il y a trois choses à faire pour arrêter de fumer.

  • Tout d'abord, il faut savoir pourquoi l'on souhaite arrêter, il faut trouver ses propres motivations.
  • Ensuite, il faut se lancer directement et ne pas retarder l'échéance. Pour se lancer, cela peut passer par le fait d'arrêter de fumer en voiture, de prendre un substitut à la nicotine, de chercher des informations sur Tabac Info Services.
  • Enfin, il ne faut pas hésiter à se faire aider par un professionnel de santé. Le tabac est une addiction puissante pour laquelle des parcours de soins sont conçus. 

La cigarette électronique, bonne ou mauvaise idée ?

Selon les dernières études, la cigarette électronique pourrait avoir une certaine efficacité sur le sevrage tabagique. Alors que le gouvernement se pose la question de son remboursement par la Sécurité Sociale, les tabacologues seraient plutôt positifs à sa vente en pharmacie, explique le Docteur de Bournonville. 

"La cigarette électronique agit comme un substitut en reproduisant la gestuelle, la sensation de la cigarette classique et apporte une dose de nicotine. Si les pharmaciens pouvaient la prescrire, ou bien d'autres substituts qu'il ne faut pas oublier, alors cela réduirait le temps d'entrée dans le parcours de santé de celui qui cherche à arrêter de fumer et augmenterait ainsi ses chances de sevrage" détaille la tabacologue.

Génération sans tabac ?

2022 marque aussi la fin du deuxième programme national mené pour lutter contre la consommation de tabac. Ce programme avait été lancé en 2018, et a eu comme conséquences positives de faire baisser le tabagisme quotidien chez les adultes de 2,4 % entre 2017 et 2022.

Ce programme a aussi permis de faire baisser la consommation chez les jeunes de 17 ans, avec une baisse globale de 25,1% à 15,6 % lors de la même période.

Le troisième programme national de lutte contre le tabac sera lancé en 2023, a annoncé le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun. Le but de ces programmes est de faire en sorte que dans moins de dix ans, en 2032, il émerge une première génération sans tabac.

Afin d'obtenir un tel résultat, il faut mieux accompagner les fumeurs vers l'arrêt, mieux prévenir et avertir les individus des conséquences de la cigarette et de l'entrée dans le tabagisme. Cela passe aussi par la réduction des inégalités sociales de santé liées au tabac, avec une attention particulière sur les jeunes.

Pour obtenir de l'aide : 39 38 (numéro gratuit). Aide à distance de Tabac Info Service

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