Décisif contre Monaco (2-1) avant la trêve internationale, l'ancienne promesse du football français Hatem Ben Arfa n'a pas encore vraiment montré l'étendue de son talent à Rennes. Mais son entraîneur Sabri Lamouchi réclame de la patience à l'égard du joueur.
Sa frappe puissante du gauche de 25 mètres, qui a trompé un Danijel Subasic pas impérial sur l'action, a offert trois point (2-1) aux Rennais et leur a permis
de passer une trêve relativement paisible, malgré une 11e place avec 11 points, bien loin des ambitions affichées.
Après le but, Ben Arfa a porté son index à sa bouche, comme pour intimer le silence aux quelques voix, mêlant impatience et une pointe de déception, qui commençaient à se faire entendre à son encontre. Si le joueur de 31 ans a déjà fait apprécier sa technique dans les petites espaces, avec ses enchaînements de dribbles déroutants, s'il a marqué en Europa League contre Jablonec et en championnat pour la première fois depuis avril 2016 contre Monaco, il a aussi, comme souvent, pêché par excès d'individualisme.
Quel positionnement dans l'équipe?
Plus généralement, la question de son positionnement et de son intégration au collectif reste posée, comme elle se pose aussi d'ailleurs pour M'Baye Niang, arrivé juste avant lui, en toute fin de mercato. Des recrues, comme Clément Grenier aussi, arrivé un peu plus tôt, censées faire franchir un palier à Rennes mais qui ont mis l'équipe en chantier. Et comme pour beaucoup de chantier, on sait quand ça commence, pas toujours quand ça finit.
"Si on a fini en boulet de canon, c'est parce qu'on avait trouvé l'équilibre parfait l'année dernière avec un groupe qui s'est complètement fondu dans ce qu'on lui proposait", a rappelé Sabri Lamouchi.
Sur la bonne voie
"J'avais bien conscience qu'il fallait, avec ces changements et ces nouvelles arrivées, le temps nécessaire de remettre tout le monde dans le même projet commun", a-t-il poursuivi. Un argument de bon sens d'autant que, même avec un Ben Arfa qui renoue avec la compétition après une année blanche au PSG, Rennes ne semble pas très loin de la vérité. Auteurs de bonnes entames de match - ils ont mené dans tous les matches sauf un - les Bretons restent sur une série impressionnante de 22 matches de championnat où ils ont marqué au moins un but et savent qu'ils ont laissé filer des points à leur portée.
"On ne méritait peut-être pas de perdre à Amiens, on ne méritait peut-être pas de perdre à Nice, on aurait dû gagner contre Toulouse et si on part de ce principe-là, sans parler de Marseille où on mène 2-0... avec 3-4 points supplémentaires qui n'auraient pas été volés, nous ne serions pas là à parler de ce genre de choses", a balayé Lamouchi. Un Ben Arfa plus affûté et mieux intégré permettrait à Rennes de capitaliser enfin, si possible dès dimanche à Saint-Étienne, qui compte déjà 4 points d'avance sur les Bretons avant cette 10e journée de Ligue 1.
"Hatem, même s'il nous a fait gagné à Monaco, il sera mieux dans les semaines et mois à venir que dimanche à Saint-Étienne. Mais il y a des choses très importantes qui nous montrent qu'il est sur la bonne voie", a tempéré le coach.
Avec des semaines à venir importantes et tout particulièrement une double confrontation décisive pour son avenir européen face au Dynamo Kiev, Rennes
ne pourra tout de même pas attendre Ben Arfa éternellement.