Surf, maraîchage bio, micro-brasserie : les nouveaux visages du pays Bigouden

Dans le Finistère sud, le pays Bigouden est une terre a forte identité, presque à part, qui s’est forgé un caractère en affrontant la mer et les assauts répétés des tempêtes hivernales. Mais depuis quelques années, ce territoire change de visage.

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Aujourd’hui, le Pays Bigouden connait une vraie mutation. La pêche, qui a longtemps été la première source de revenus, est en perte de vitesse. Mais ce qui change surtout, c'est le rapport à la mer.  De mer nouricière, elle devient mer loisir. 

Sur le littoral, ou à l'intérieur des terres, de nouveaux visages incarnent le "pays". Ce dernier peu à peu s’oriente vers une vie saisonnière, au risque d’y perdre une partie de ce qui a fait sa richesse et son caractère. Mais c'est sans compter sur ces habitants natifs du Pays Bigouden, comme le surfeur Thomas Joncour, qui après avoir parcouru le monde entier  revient au pays pour y installer son école de surf La 29hood à Penmarc'h.

"C'était important de montrer qu'à côté du foot ou du tennis, ici il y a le surf" explique celui qui se souvient avec émotion de sa première vague, "et ici, on fait vivre à plein de jeunes leur première vague". Et ce toute l'année. A l'eau, été comme hiver.

On voit également des nouveaux arrivants, non-natifs du Pays, qui s'installent avec des projets innovants. Leur choix est de vivre ici à l’année et surtout de faire vivre le territoire hiver comme été. Ils créent des entreprises, des emplois. Ils s'accaparent l'identité du territoire, la véhiculent et la font grandir.

Le safran, l'or rouge du Pays Bigouden

Parmi ces nouveaux visages du pays Bigouden, il y a Anne et son compagnon Sébastien, qui se sont installés comme maraîchers bio.

Ils ont acquis une exploitation maraîchère de 10 hectares sur la commune de Pouldreuzic. Ils ont d'abord installé un centre équestre,  avec cette volonté de mettre le cheval comme vecteur d'épanouissement en se lançant dans l'éthologie.

Puis, pour compléter cette activité, ils se sont aventurés dans la culture biologique du safran et des aloès.

Le safran est la seule épice issue d’une fleur. Pour pousser, la fleur de safran (issue de la famille des crocus) a besoin d’une grande différence de température entre l’été et l’hiver. Les fleurs de safran s’ouvrent à l’automne.

Commence alors un vrai travail minutieux. Chaque fleur est récoltée à la main, puis on coupe le pistil des fleurs, c'est ce que l'on appelle l'émondage. Après, il faut les sécher près d’une source de chaleur afin qu’ils gardent cette couleur sang de bœuf. 

Durant le séchage, les pistils perdent 80% de leur humidité. Cela explique qu’il faille environ 160 pistils pour faire 1 g de Safran sec et que son prix soit élevé (35€ le gramme). On surnomme ainsi le safran l'Or rouge.

Le Safran du Pays Bigouden, est entièrement naturel : Produit à la main, sans aucun traitement, ni apport. 

Etre en lien avec la terre, le végétal et l'animal, et le bien être en général c'est ce qui donne du sens à ce que Anne et Sébastien font. Pour eux, la mutation s'opère ici dans l'agriculture en passant d'un système intensif au bio. Tous les deux vivent en osmose avec la nature et la font rayonner bien au-delà des frontières du Pays Bigouden

Chacun mène sa barque en son âme et conscience

Anne Roche

Du houblon dans le Pays Bigouden 

Il y a deux ans, Sara et Cyril, ont tout plaqué pour créer à Saint-Guénolé la première micro brasserie bigoudène. Une idée originale et un apport important à la vie locale. Sara est italienne et était ingénieure spatiale, Cyril lui était architecte. Ils ont quitté Toulouse pour s’installer à Saint Guénolé ou la mairie a accueilli leur projet avec enthousiasme.

Tout a commencé pour eux par la création de leur houblonnière en bio. Ils ont planté dix variétés de houblons dans un champ de Penmarc’h afin de pouvoir brasser leurs propres bières. L'idée de cette micro brasserie c'est aussi d'en faire un lieu d'accueil pour faire du lien social.

 

On n'apprend pas aux bretons à faire des crêpes. On a créé cet endroit pour en faire un lieu de rencontres qui nous ressemble, qu'il soit sincère. Les gens ont senti cet esprit qui nous anime.

Sara Bambagiotti . Brasseuse

Littoral, Au fil de l'eau, c'est dimanche 21 mars à 12h55 sur France 3 Bretagne et le samedi 20 mars à 11h30 sur France 3 Pays de la Loire et Normandie.

 

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