Meurtre d'Erwan Monterrosa à Rennes : "Je suis pas un assassin" se défend l'un des trois accusés

S'agit-il d'une "embrouille" qui a dégénéré ? Ou d'un assassinat pour une dette de stupéfiants? Les motivations des deux meurtriers d'Erwan Monterrosa, 19 ans, tué fin 2016 près de Rennes, restent ténébreuses à la veille du verdict de la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine.

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"Je suis pas un assassin. Je ne voulais pas tuer Erwan. Je voulais défendre mon copain et puis voilà, j'ai mal agi", marmonne depuis le box Kylian Roulleau, 22 ans, teint très pâle, visage juvénile et cheveux courts.

Avec L.G., 17 ans au moment des faits, le jeune homme est jugé pour le meurtre d'un de ses camarades de classe, Erwan Monterrosa, dans la nuit du 28 au 29 décembre 2016, dans la banlieue de Rennes. Le corps de la victime avait été découvert deux semaines plus tard dans un bidon flottant sur la Vilaine, par un kayakiste. L'autopsie révélera qu'il avait été roué de coups puis égorgé.

"J'affirme qu'on a exécuté Erwan", a estimé jeudi l'avocat général Sébastien Farges, en requérant 20 ans de réclusion, assortis d'une peine de sûreté de dix ans, à l'encontre de Kylian Rouleau, 17 ans contre L.G., dont six ans de peine de sûreté, et trois ans de prison (sans mandat de dépôt) contre leur comparse Samuel Dauvergne, 24 ans, jugé pour les avoir aidés à se débarrasser du corps. 


Les trois accusés ont un casier judiciaire vierge. Et les experts psychiatriques les ont présentés jeudi comme de jeunes hommes ordinaires, ne présentant ni pathologie psychiatrique ni dangerosité particulière, même si le plus jeune avait été victime de violences dans son enfance.

"J'ai terriblement honte de mon geste, chaque jour qui passe", a déclaré L.G. à la barre mercredi. Lors de cette nuit tragique, c'est pourtant lui, l'étudiant, le plus jeune des trois, qui achèvera la victime au sol, avec un couteau indonésien extrêmement tranchant. Une arme découverte dans les jeux vidéos violents dont il était adepte et qu'il avait reçue pour Noël, trois jours plus tôt. 

Après la mort d'Erwan, "il s'en servait pour couper le saucisson", a précisé un enquêteur à la barre. 

Acte prémédité ?

La victime n'est pas restée vivante plus de "cinq ou six minutes" dans le studio de Kylian, où il venait livrer de la résine de cannabis, avant de succomber à un déchaînement de violences, selon les déclarations de L.G. 

Comment expliquer un tel déferlement venant d'accusés qui n'étaient pas connus pour leur violence ? Peu de temps avant les faits, la victime avait prêté 2 500 euros à Kylian pour un achat d'herbe de cannabis. Une somme que L.G. s'était fait dérober à Toulouse. "Erwan me mettait la pression pour que je le rembourse", a affirmé Kylian, qui a cependant reconnu ne pas avoir subi de menaces.

Le jeune homme, qui suivait une formation commerciale en alternance avec la victime, avait d'ailleurs de quoi rembourser sa dette, disposant d'un compte d'épargne crédité de 6 000 euros. "Oui, j'avais les moyens. Mais je ne voulais pas que mes parents sachent que j'avais une dette", a-t-il dit.

Les deux accusés ont raconté qu'un échange de coups avait opposé la victime et L.G., après une "embrouille" au sujet de la dette de stupéfiants, puis que la situation avait dégénéré avec l'intervention de Kylian. A un moment donné, ce dernier passe la main sur sa gorge, semblant inviter son ami à tuer la victime, ce qu'il conteste aujourd'hui. 

"A ce moment-là, j'avais complètement perdu mon sang froid je frappe sans penser, sans réfléchir. On frappe en même temps. Erwan, il arrive à saisir mon couteau, j'ai chuté sur lui. Ensuite j'ai continué à donner des coups", a décrit L.G. à la barre.

Des éléments laissent cependant penser que le meurtre a pu être prémédité, comme cet achat de sacs poubelles de 100 litres, dans lesquels la victime a été retrouvée. Ou cette note "Corde, gants, couette" rédigée sur le portable de L.G. 24h avant les faits. Des objets susceptibles de servir après le crime et dont l'intéressé a eu du mal à expliquer l'usage. Le verdict est attendu vendredi.

 
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