Une manifestation d'une centaine de personnes à l'appel de mouvements identitaires hostiles à l'accueil de migrants a dégénéré lundi soir à Arzon dans le Morbihan. La manifestation faisait suite à une agression sexuelle d'une femme de 67 ans par un jeune Soudanais dans la commune.
Ce lundi soir, une centaine de personnes s'est rassemblée devant la mairie dArzon. Les manifestants répondaient à un appel lancé par des identitaires bretons sur les réseaux sociaux contre l'accueil des migrants. Alors que certaines personnes venaient de Rennes ou même de Saint-Brévin-les-Pins, seuls 5 manifestants étaient d'Arzon et regrettaient la récupération politique selon Ouest-France.
Le centre d'accueil, cible des manifestants
Vers 21h, à l'issue de discours, une trentaine de manifestants encadrés par des gendarmes s'est rendue jusqu'au Centre d'accueil et d'orientation pour mineurs isolés (CAOMI) de Port-Navalo où le jeune Soudanais y est hébergé depuis plusieurs jours.Les manifestants ont alors tenté de s'introduire dans le centre. Ils ont été repoussés par les gendarmes qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Le portail en plastique du centre a été détérioré et certains manifestants ont réussi à pénétrer dans le bâtiment par la force. Ceux restés à l'extérieur ont réclamé la libération de leurs camarades et certains ont brisé la vitre arrière d'un véhicule de gendarmerie selon la compagnie départementale du Morbihan.
Plusieurs interpellations
François Touron, le procureur de la République de Vannes joint ce matin, a précisé que quatre personnes ont été interpellées : trois pour des dégradations et une pour violences. Toutes les quatre ont été relâchées. "Les faits seront examinés plus tard" selon le parquet de Vannes.Ce mardi matin, le maire d'Arzon réagissait ainsi aux événements de ce lundi : "Il y a eu les commémorations du 11 novembre, puis celle des drames de Paris. Tout le monde implore la paix. En voyant ce qui s’est passé hier soir, je pense que c’est bien la preuve que tout n'est pas gagné. Les mouvements extrémistes quels qu’ils soient, et avec une hiérarchie dans l’extrémisme, sont tous d’une dangerosité extrême".
Des habitants d'Arzon sur le marché au lendemain de la manifestation.
/ Reportage : S. Izad - B. Galmiche
Rappel des faits et précisions sur l'agression sexuelle
La manifestation de ce lundi faisait suite à une polémique sur les réseaux sociaux suite à l'agression à caractère sexuel dont aurait été victime une Arzonnaise de 67 ans par un jeune homme originaire du Soudan.Selon le procureur de la République de Vannes, l'agression a eu lieu jeudi vers 18h, alors que la sexagénaire déchargeait ses courses devant sa maison. Un Soudanais de 16 ans arrivé récemment de Calais et hébergé dans le centre d'accueil pour mineurs de la commune est venu à sa rencontre. Dans un anglais approximatif, la dame et le jeune ont échangé des banalités avant que ce dernier ne lui donne une bise. Après cinq bises, la femme, excédée, s'est dégagée. Le jeune lui a alors touché le sein gauche, avant de mimer une masturbation à travers son pantalon et de s'enfuir en courant. La victime "n'a pas eu peur" mais a porté plainte, a rapporté à l'AFP le procureur.
Placé en garde à vue, le jeune Soudanais a été remis en liberté. Il est convoqué en mars 2017 devant le juge des enfants en vue de sa mise en examen pou agression sexuelle, "une main sur le sein c'est une agression sexuelle", a précisé François Touron.