Alors que pour la plupart des boulangers, c'est le grand rush de fin d'année et la préparation de la galette des rois en janvier, certains doivent définitivement fermer leur établissement.
Dans sa boulangerie de Landaul, dans le Morbihan, Christophe Besomi fait ses cartons, le cœur lourd. Après cinq ans d'activité, ce boulanger n'a eu d'autre choix que de tirer définitivement le rideau dimanche dernier, le jour de Noël.
Une facture d'électricité multipliée par quatre
Le résultat d'une combinaison de plusieurs facteurs : Perte de contrat, flambée des prix des matières premières et surtout de l'énergie, sa facture d'électricité a été multipliée par quatre depuis octobre.
"On a tout essayé, on commence plus tôt le matin, on tente de cuir pendant les heures creuses. Un moment, l'usure prend aussi le dessus, car on commence plus tôt, donc on se fatigue davantage. On en a gros sur le cœur quand même. On a donné beaucoup de temps, de passion pour ce commerce. Finir ainsi, c'est un crève-cœur", souligne le boulanger. Une décision difficile à prendre pour ce passionné qui laisse une salariée et un apprenti sur le carreau.
Une grosse perte pour le village
Dans le village, la nouvelle a tellement surpris les habitants qu'un élan de soutien s'est naturellement créé. "C'est le seul boulanger que l'on avait dans le village. Maintenant, c'est minimum cinq kilomètres pour aller chercher du pain, des gâteaux, des viennoiseries", regrette Yann Le Gallo, habitant de la commune. Même sentiment partagé par Marie-Renée Guillouzic, elle aussi Landaulaise. "Du pain, des gâteaux, des viennoiseries... tout ça, ça va bien nous manquer. C'est une grosse perte pour la ville de Landaul".
Des aides financières à partir du 1er janvier
En cette fin d'année, des dizaines de boulangeries ont ainsi définitivement fermé leurs portes en Bretagne. Ce samedi 31 décembre, ce sera au tour de Christophe Lelay gérant de la boulangerie Au Fournil de Fred située à Le Relecq-Kerhuon, dans le Finistère.
Une situation compliquée pour la Fédération régionale qui conseille à ses artisans d'augmenter le prix de la baguette. À Landaul, elle se vend 10 centimes de plus, par exemple, mais cela ne suffit pas !
"La façon de faire la baguette vient d'être primée à l'Unesco, et avec ça, on va fermer des boulangeries. Il faudra nous aider si l'on veut des boulangeries dans toutes les petites villes comme il se doit", estime Eric Blancho, Président de la Fédération de la boulangerie du Morbihan et de Bretagne.
À partir du 1er janvier, des aides de l'État sont prévues, notamment un "amortisseur électricité" qui pourrait faire baisser la facture énergétique des boulangers de 10 à 30 % et peut-être limiter la casse en 2023.