Guerre en Ukraine, Covid, l’anxiété gagne les collégiens.

L’actualité, particulièrement anxiogène, n’épargne pas les adolescents. A Guidel, l’équipe de médiation scolaire du collège Saint Jean de la Salle aide les élèves à surmonter leurs angoisses et leurs difficultés.

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Stress, angoisse, phobie scolaire. A l’école certains élèves ressentent un malaise dont les origines sont très diverses. Depuis la rentrée scolaire dernière, ce phénomène s’est amplifié. En cause : un environnement et des actualités très anxiogènes. 

Nous constatons que les jeunes sont beaucoup plus nombreux à venir nous voir ces derniers mois

Ronan Cabillic, professeur et membre de l'équipe de médiation scolaire

« Il y a beaucoup d’angoisse depuis le début de l’année chez nos élèves » raconte Ronan Cabillic, membre de l’équipe de médiation scolaire du collège Saint Jean de la Salle. « Ils ne formulent pas clairement un lien entre la situation sanitaire, la guerre en Ukraine et leur malaise, mais nous constatons que les jeunes sont beaucoup plus nombreux à venir nous voir ces derniers mois ».  

Une équipe de médiation scolaire à l'écoute des élèves

A Guidel, le collège privé n’a pas attendu la crise sanitaire pour s’inquiéter du mal-être de ses élèves. Il y a sept ans l’établissement a mis en place une équipe de médiation scolaire pour écouter et accompagner les élèves en difficultés.

Alors que cette cellule d’écoute suit en moyenne 12 à 15 élèves par an, ils sont près de 25 jeunes à avoir solliciter son aide depuis septembre 2021.

Parmi eux une majorité de garçons, ainsi qu’une proportion importante d‘enfants dits à haut potentiel intellectuel (HPI). Des jeunes réputés hypersensibles.    

Composée de trois professeurs et d’un conseil d’éducation (CPE), l’équipe de médiation propose aux élèves de venir parler et échanger avec des adultes sur les problèmes qu’ils rencontrent à l’école. « L’idée est d’abord de prendre du temps avec l’élève. On est là pour l’écouter s’exprimer sur ce qu’il vit, ce qu’il ressent, sans le juger » explique le professeur d’histoire géographie. Après le temps d’écoute, nous décidons ensemble des actions à mettre en place. Ce sont eux qui ont la main. »  

Discipline, angoisses diverses, à chaque problème une réponse adaptée

Les jeunes sont totalement libres de faire appel ou non à la cellule d’accompagnement. Ils peuvent la solliciter une seule fois, ou demander, au contraire, à être suivi sur toute la durée de leur scolarité dans l’établissement. Les professeurs principaux peuvent également signaler des élèves à contacter. Les rendez-vous sont fixés en concertation et durent entre 30 minutes et une heure.

Les jeunes adolescents qui décident de faire appel à l’équipe de médiation font face à des problématiques diverses. Certains ont des problèmes de discipline, ou de violence, d’autres des soucis d’intégration. D’autres encore se sentent très angoissés et ont besoin de l’exprimer. Avec l’équipe pédagogique, ils réfléchissent à des actions concrètes pour essayer d’avancer positivement.

« Pour certains élèves nous proposons de mettre en place un projet personnalisé de réussite éducative qui consiste à fixer des objectifs précis et à faire une évaluation continue de ceux-ci ». Par exemple pour des problèmes de discipline il peut s’agir de demander au professeur, à chaque fin de cours, d’estimer si, oui ou non l’élève, s’est comporté correctement. Cela permet à l’élève d’avoir un objectif à court terme.  « Certains nous disent que ça les oblige à penser à ce qu’il faut faire ou ne pas faire à chaque cours. Accumuler des "oui" dans une journée est très motivant pour l’élève » explique Ronan Cabillic.

D’autres fois l’équipe de médiation peut aussi proposer à l’élève et à sa famille d’entamer un suivi avec un psychologue.  

Des résultats encourageants

Après sept années de fonctionnement, l’équipe de médiation scolaire est connue de tous au sein du collège, et le nombre croissant des demandes de rendez-vous est le signe d’une reconnaissance de leur travail. « Nous avons mis en place tout cela de façon empirique, mais les résultats sont encourageants », commente modestement le professeur. « Nos jeunes manquent pour beaucoup de confiance en eux ou de confiance dans les adultes. Nous, nous essayons de les aider à reconstruire une meilleure image d’eux-mêmes ».  

En leur offrant une écoute attentive et bienveillante, la petite équipe pédagogique du collège de Guidel, dont tous les membres sont volontaires et bénévoles, permet à ses jeunes adolescents de redevenir acteurs de leur vie. Une aide précieuse en ces temps bien sombres.

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