De la voile sportive à la Mini Transat : Thomas et son défi Atlantique

Thomas André s’amuse à courir au large. À 22 ans, qu’est-ce qui le fait courir sur les océans ? Quel est le parcours d’un jeune skipper souhaitant entrer dans la voile sportive de haut niveau ? Le documentaire "Thomas, Frankiz et le grand large" est au plus près de la motivation d’un jeune skipper.

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De caractère jovial, Thomas cherche à tracer son futur dans la voile sportive, non sans quelques doutes et difficultés. Son plaisir à aller vite à la voile le fait rire aux éclats, l’excite et l’exalte, surtout lorsqu’il est plus rapide que les autres. Être le plus rapide entre les meilleurs, voilà sans doute le cœur de sa motivation.

Il est né à la voile sportive à huit ans, à l’occasion d’un camp d’été en breton. Avant cela, il avait déjà fait de la voile chez sa grand-mère. Il était déjà monté sur le Corentin, vieux gréement dont son père était capitaine. C’est pourtant lors de ce camp en 2008 qu’il a découvert le plaisir d’être le plus rapide et la possibilité de la régate. Depuis, le goût de la compétition sportive l’a mené en lycée sport études. En 2017, il a fini 5e au Championnat du monde de 420 en Australie. Puis, il a fait des études supérieures de sport, STAPS. Il a bataillé pour être sélectionné pour les jeux olympiques en voile légère, sur 470 : devant renoncer à ce rêve, pour le moment du moins, il vire de bord à l’automne 2021 pour courir au large.

Le long chemin vers la Mini Transat

Le documentaire « Thomas, Frankiz et le grand large » le présente dans son parcours vers la Mini Transat. C’est une course transatlantique en solitaire, sans assistance et sans relation avec la terre, à bord de bateaux de 6,50 mètres seulement. Elle se tient tous les deux ans. Thomas l’envisage comme une porte d’entrée vers de plus grandes courses, de plus grands bateaux, Figaro puis Imoca, pour vivre de la course au large. 

D’un port à l’autre, d’une course à une autre, devant la caméra de juillet 2022 à novembre 2023, Thomas nous fait vivre ses joies et ses malheurs : succès, mais aussi avarie, erreurs de stratégie météo, difficultés financières... Il tombe et se relève, reprend confiance, rencontre des personnes heureuses de l’aider. Sa mère et son père lui apportent un soutien continu.
 
Être skipper, c'est faire couple avec son bateau nous dit Thomas. Sa bonne amie, « bag » (bateau) est féminin en breton, c’est Frankiz (Liberté), un Pogo 3. Tous les bateaux de 6,50 mètres ne se ressemblent pas, chacun a les qualités et les défauts propres à son architecture : le Maxi est plus rapide au vent de travers, le Pogo 3 dans les petits vents. Lorsqu’il se filme en compétition, Thomas montre un plaisir intense à jouer avec Frankiz. Peut-être faut-il que cela reste un jeu pour que le désir qui le motive soit si fort. Un jeu où il faut savoir rester concentré, faire des choix réfléchis, gérer son sommeil, endurer et durer dans des conditions rudes pour le marin comme pour sa monture. 

Grâce au circuit Figaro, devenir professionnel plus vite

Thomas se prépare à la Mini Transat, mais garde un œil sur la classe Figaro. Dans ce circuit de courses, tous les bateaux sont strictement identiques. Courir d’égal à égal, et dans les vents changeants du littoral de l’ouest européen, Thomas en rêve. Il est des trois finalistes au Challenge Espoir Région Bretagne – CMB à l’automne 2022. Des skippers biens connus sont passés par cette sélection : François Gabart, Tom Laperche, Franck Camas, Armel Le Cléac’h… C’est la voie la plus rapide pour devenir skipper professionnel. Tous les deux ans, un skipper est sélectionné pour être formé et rémunéré, il est donc dispensé de la difficile recherche de sponsors pour un débutant. Plus jeune des trois finalistes, Thomas échoue et peine à cacher sa déception.

Vivre la Mini Transat en breton

Thomas est né à la voile sportive lors d’un camp en breton. Il était alors en classe bilingue. Puis il a fait son collège à Diwan, à Guissény, avec vue sur mer. De cette époque, il se souvient de jeux de mots de professeurs et de chansons. Toujours le jeu et une certaine fierté de cette histoire qui le distingue des autres skippers. C’est finalement en partie grâce à Diwan qu’il va pouvoir réaliser la Mini Transat. Son bateau Frankiz portera les couleurs de l’association en échange d’un mécénat d’entreprises et d’une campagne de financement participatif. À quoi s’ajouteront des sponsors privés. Son bateau, Frankiz, appartient à son père, mais les dépenses restent nombreuses : inscriptions aux régates, matériel de navigation, déplacements liés aux courses. Grandir, c’est prendre les rênes de sa vie, établir un budget en face d’un projet sportif, oser rédiger des courriers persuasifs à d’éventuels sponsors, frapper à leur porte : un travail pénible et angoissant pour Thomas qui a toujours préféré se concentrer sur ses objectifs sportifs.

Lors de sa Mini Transat, Thomas traverse des émotions fortes et diverses. Il finit 5e au classement général. À 23 ans, il garde intact le plaisir du jeu, il sait apprendre des épreuves endurées pour progresser. Il reste déterminé à tracer son sillon en mer, sans rêves d’aventures ou de grands horizons, mais avec la joie de la compétition, le désir d’aller le plus haut possible, étape par étape.

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« Tomaz, Frankiz hag ar mor bras » (« Thomas, Frankiz et le grand large »), un documentaire en breton sous-titré en français à découvrir le dimanche 13 octobre à 9h55 dans l’émission Bali Breizh et à retrouver dès maintenant sur france.tv

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