Depuis le début de l'année à Locminé, on ne jette plus son masque n'importe comment : la mairie a cherché et trouvé une solution. Désormais, les habitants, commerçants, écoliers mettent leur masque au recyclage, collecté par un ESAT de la commune.
Locminé compte quelques 5.000 habitants, sans parler de la population scolaire et professionnelle, ce qui représente un potentiel journalier de 10 000 masques à traiter.
Forte de ce constat, la mairie a placé 17 collecteurs, 7 dans les rues et 10 dans les écoles, les commerces, les entreprises ou les pharmacies. Les Locqueminois, plutôt séduits par l’initiative, commencent à en prendre l’habitude et à y déposer leurs masques usagés.
Les équipes techniques municipales viennent ensuite les recueillir et après une quarantaine de 7 jours, les livrent à l’Etablissement de Service d’Aide par le Travail (ESAT) de Grand-Champ, à quelques kilomètres de Locminé.
Un traitement complet de recyclage
Le traitement va commencer là : une équipe spécialement affectée de 4 personnes retire les tiges métalliques, qui seront ensuite réutilisées pour la fabrication des masques plus artisanaux.
Le reste du masque est envoyé à Châtellerault, où l’entreprise Plaxtil va les déchiqueter avant de conditionner ce broyat en petites billes. Ces petites billes vont à leur tour, après chauffage, être transformées en objets du quotidien, et en particulier en articles scolaires, règles, rapporteurs, etc.
Une économie circulaire et solidaire
La mairie, à l’origine de cette initiative, n’en est pas à son coup d’essai, puisqu’elle tente au quotidien et dans ses projets d’adopter une "attitude écologique pragmatique".
Tout en investissant elle-même - le traitement de chaque masque lui coûte quelques centimes -, elle sollicite l’action de chaque habitant, mais aussi ses services municipaux, et fait appel à l’économie sociale et solidaire (l’ESAT), et à l’entreprise (Plaxtil).
L’ESAT trouve là une nouvelle activité pour ses travailleurs, l’entreprise y gagne sa vie. C’est Mickael Offret, un conseiller municipal qui a eu cette idée, et l’a mené à bien avec les services techniques : "si les enfants montrent à leurs parents leur nouvelle règle fabriquée à partir d’anciens masques, ça n’a pas de prix !".
Un projet contagieux comme un virus
Dans les écoles, les commerces ou les rues de Locminé le ramassage ne fait que commencer. Il pourrait bientôt s'appliquer aussi à d'autres produits, comme les charlottes.
D'autres communes, déjà séduites par le procédé, pourraient bientôt suivre ce modèle.