Ploërmel: la justice ordonne d'éteindre les 40 caméras

La Cour administrative d'appel de Nantes vient d'annuler l’arrêté préfectoral de 2016 autorisant le déploiement de 40 caméras de vidéosurveillance dans la commune de 9500 habitants jugeant ce dispositif disproportionné. Les opposants s'en félicitent. La mairie n'entend pas baisser les armes.
 

Le débat autour des caméras de vidéosurveillance à Ploërmel n’est pas nouveau. La commune qui compte 9500 habitants fait installer dès 2005 vingt caméras. A l’époque le collectif « Ploërmel sans vidéos » se crée pour les faire éteindre. Mais les caméras tournent et le 17 mai 2016 un arrêté préfectoral autorise le déploiement de 40 caméras sur 25 sites de la ville.

Ce mardi 13 novembre la Cour administrative d’Appel de Nantes a annulé cet arrêté considérant le dispositif disproportionné.
                                         

Des opposants ravis, des habitants partagés


Michel Brochard membre de la Ligue des Droits de l’Homme et opposant de la première heure est satisfait de la décision : « Ploërmel c'est une petite ville de 10 000 habitants. En gros y'a des métropole comme Nice où des caméras ont été mises en place et il se trouve que la densité de caméras à Ploërmel est la même qu'à Nice et donc c'est complètement surdimensionné par rapport à la ville où y'a pas une activité énorme où y'a pas beaucoup de passage »

En 13 ans, les caméras ont coûté près de 400 000 euros. Mais dans les rues de la commune les avis sont partagés sur la décision du tribunal.

« Je pense qu'il fallait les laisser  ! Faut savoir ce qu'on veut !" lance un habitant. "Moi je me sens pas surveillée" ajoute une retraitée. Cette autre habitante pense quant à elle qu"'y'a des endroits où c'est pas nécessaire et sur d'autres sites ça peut être intéressant ».
 

La municipalité n’abandonne pas


Du côté de la mairie, c'est l'incompréhension et l'on se dit même agacé de la situation. "Je ne comprends pas les arguments dans la mesure où aujourd'hui l'Etat nous demande d'être vigilants. Quand on organise une fête on nous demande de bunkériser la ville et à partir du moment où on veut mettre des dispositifs devant notre médiathèque ou devant les écoles pour avoir un dispositif de protection on se fait retoquer et aujourd'hui elles sont muettes" , explique le maire Patrick Le Diffon

Le Mairie ne contestera pas la décision devant le conseil d'Etat mais compte monter un nouveau dossier de vidéosurveillance afin d’obtenir un nouvel arrêté.

Le reportage de Manon Hamiot et Lionel Bonis.
Intervenants : Michel Brochard membre de la Ligue des Droits de l’Homme, des habitants de Ploërmel et le maire Patrick Le Diffon
 
 
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