Un octogénaire de Saint-Brieuc-de-Mauron, dans le Morbihan, a fait appel, ce mardi, de sa condamnation pour les "dégradations" qu'il avait commises en 2019 sur la chaussée communale. Il est persuadé que la mairie lui "a volé quarante centimètres de bordure de terrain".
C'est l'adjoint au maire de la commune qui a donné l'alerte le jour des faits. L'affaire remonte à 2019. Ce jour-là, Robert, âgé de 84 ans, s'empare d'une scie et "découpe un bout de la chaussée" rapporte l'élu.
Un "conflit de longue date" oppose l'octogénaire retraité à la commune : selon lui, la collectivité lui a volé "quarante centimètres de bordure". C'est ce qu'il est venu expliquer devant la cour d'appel de Rennes, ce 26 avril.
Le dossier avait déjà été tranché par le tribunal de Vannes en faveur de la mairie de Saint-Brieuc-de-Mauron : ce morceau de chaussée est bien la propriété communale. L'habitant a donc fait appel de cette décision.
"Il n'en démordra jamais"
Robert considère que "le bornage est faux" car "le géomètre n'a pas pu prendre la mesure de son terrain". Alors que la veille des faits, la commune bitume le chemin, l'octogénaire décide de le "découper pour y réimplanter un poteau". Une médiation avait initialement été décidée dans cette affaire, mais il avait refusé de s'y plier.
Bien que condamné en première instance par le tribunal de Vannes à payer une amende de 2.000 euros au Trésor public et à verser 250 euros de dommages et intérêts à la commune pour les dégâts matériels, 1.000 euros pour son "préjudice moral" et 800 euros pour ses frais de justice, Robert "n'en démordra jamais" constate l'avocat général devant la cour d'appel de Rennes.
Cet habitant estime même que "le garde des Sceaux et le président de la République doivent intervenir dans le dossier."
A l'issue de l'audience du 26 avril, le représentant du ministère public a néanmoins proposé à la cour de "ramener à un niveau proportionnel à ses revenus" l'amende infligée à l'octogénaire.
D'un point de vue judiciaire, celui-ci avait été condamné pour vol en 2011, déjà pour des problèmes de voisinage. Les juges rendront leur décision dans deux mois environ.