Vannes. Comme le trombone, le jazz a ses coulisses

Créateur et programmateur de Jazz à Vannes pendant 32 ans,
Jean-Philippe Breton publie un livre de souvenirs et d’anecdotes glanées dans les coulisses du festival.
 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

« Sans la musique, la vie serait une erreur », disait Nietzsche, Une citation précisée par Boris Vian : « Sans le jazz, la vie serait une erreur ».

Alors pour éviter cette erreur, Jean-Philippe Breton avait créé en 1980 Jazz à Vannes, un festival qui permit aux Vannetais de découvrir les plus grands noms du genre.
L’aventure se termina en 2012 , avec la retraite de Jean-Philippe Breton.
Faute de successeur et victime de restrictions budgétaires, le festival ne survécut que peu de temps à son départ.
 
 


Aujourd’hui pour donner sa vérité sur ces 32 années, l’ancien programmateur s’est amusé à jeter ses souvenirs sur le papier, en parcourant les années et les programmes de chaque édition.
C’est « Jazz à Vannes, 32 ans de coulisses », un livre publié en cet été dépourvu de tous festivals, qui multiplie les anecdotes, raconte les laborieux débuts, jusqu’aux dernières éditions, nettement plus « professionnelles ».


On y croise les plus grands noms des scènes nationale et internationale, on y retrouve en débutants des musiciens célébrissimes aujourd’hui, tous pris en instantanés du quotidien de leurs tournées.
Le livre nous emmène de la modestie du géant Tigran Hamasyan, alors inconnu et osant à peine demander un verre d’eau, aux caprices de stars, comme Buddy Guy exigeant telle bouteille de cognac pour monter sur scène.
Ou les mésaventures financières quand la grande Cassandra Wilson refusa de chanter tant que ses musiciens n’auraient pas vu la couleur du cachet.
Le fax arriva 30 minutes avant l’heure du concert …
Ou Joe Henderson prétextant la maladie pour ne pas honorer son contrat. Il fallut l’intervention d’un médecin et d’un huissier pour l’y contraindre.
Plus amusant, les bagages d’Helen Merrill s’étaient perdus en route, elle accepta de chanter sur scène avec un t-shirt floqué « Jazz à Vannes » .
Et sur le plan logistique, il y eut aussi l’arrivée d’un piano à queue par la voie des airs …

Mais au-delà de ces incidents souvent stressants, Jean-Philippe Breton raconte surtout ses merveilleuses rencontres avec les artistes que jamais il ne trouva difficiles, « c’est les agents qui sont capricieux », dit-il ...

 

Son coup de cœur, Abbey Lincoln. L’immense diva soul avait délivré une prestation terriblement émouvante. Elle était d’une telle modestie qu’elle repartit seule à pied vers la gare …




Jean-Philippe Breton avait aussi réussi l’exploit « d’avoir » Herbie Hancock, mais la liste des célébrités venues visiter le tilleul de Limur serait trop longue.

A côté des monstres sacrés, le programmateur avait aussi coutume d’inviter des « devenir », comme il appelait les jeunes prometteurs, et qui souvent ont tenu leurs promesses. Ainsi au Jardin de Limur sont passés Tigran Hamasyan, donc, mais aussi Rémi Panossian, Brad Meldhau, Josh Redman ou Youn Sun Nah.

Et si le jazz évoque les USA, les Français avaient toute leur place à Vannes, Grappelli, Portal, Lockwood, Petrucciani, Galliano, et même les Bretons Pedron ou le « merveilleux » Eric Le Lann.
Sans oublier le Brésil et surtout Cuba : le tilleul de Limur vibre encore des vertigineuses envolées pianistiques de Chucho Valdès, Roberto Fonseca ou Harold Lopez-Nussa.



La vie de Jazz à Vannes était aussi parsemée d’humour : son emblème, la Girdarff, avait été créée par le graphiste partenaire Darfeuille, « la girafe, animal muet, la parfaite contradiction de Jean-Philippe Breton » …
Lequel programmateur, croyant un jour à une énième plaisanterie de son sonorisateur, raccrocha au nez (d’un tonitruant « Arrête tes conneries, j’ai pas que ça à faire ! ») de Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la culture …


Enfin, en Monsieur Loyal présentant ses artistes avant leur entrée en scène, Jean-Philippe Breton avait le don d’écorcher leurs noms, et de déchaîner par là les rires de l’assistance.
Les Mojo Machine devinrent ainsi les Jojo Machine, et les frères Moutin furent rebaptisés les frères Moulin, qui du coup firent leur entrée en battant des ailes …


L’aventure Jazz à Vannes, commencée en 1980 se terminera en 2012 pour Jean-Philippe Breton, et sera remplacée un peu plus tard par une formule moins ambitieuse artistiquement, mais plus compatible avec des finances municipales défaillantes.

Aujourd'hui, le créateur du festival fait sa promo, non plus musicale mais littéraire :

Il reste à travers le livre de Jean-Philippe Breton de savoureuses anecdotes, une histoire qu’on aimerait plus longuement racontée, l’histoire d’une bandes d’amateurs de cette musique, qui ne demandaient qu’à la servir, et qui en furent copieusement récompensés.

 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information