Les rassemblements se multiplient pour le retour de la messe. A Vannes, 200 personnes étaient présentes ce matin. Elles revendiquent le droit au culte.
200 personnes étaient rassemblées ce matin à Vannes, devant la cathédrale Saint-Pierre. Rassemblement autorisé par la préfecture ont voulu précisé les organisateurs, qui avaient fait une demande pour un rassemblement et une prière. Contactée, la préfecture a indiqué qu'une manifestation avait bien été déclarée, sans évocation d'une prière. Plusieurs paroisses étaient représentées.
"La messe va avec notre foi"
Frantz Toussaint paroissien, a expliqué ses motivations : "Nous sommes là aujourd'hui pour demander la réouverture du culte public. Nous souhaitons dire combien cela nous manque. Pour nous qui sommes catholiques, la messe va avec notre foi."
Interrogé sur le contexte actuel de la crise sanitaire, il a répondu : "Jamais dans l'histoire, nous n'avons été privés autant de temps de la messe. Nous avons vécu un premier confinement. Le culte public n'a réouvert que fin mai, dans des conditions sanitaires strictes. Nous avons montré à ce moment-là que l'on pouvait s'adapter, que les églises pouvaient accueillir moins de monde, que les prêtres pouvaient célébrer davantage de messes. Les prêtres ne sont pas privés de la messe, ce sont leurs fidèles qui le sont. Est-ce que l'on applique les bonnes mesures, c'est ça notre interrogation" a-t-il ajouté.
Sur place, une lycéenne a évoqué la difficulté de pratiquer sa religion chez elle. "C'est important de voir du monde, de sa religion. En allant à la messe, cela permet de rencontrer des croyants comme soi."
Un autre fidèle a évoqué la liberté d'expression, mettant en avant un contexte qui selon lui se tend.
Ne pas mélanger manifestation et prière
Jean-Yves Le Saux, vicaire général du diocèse de Vannes a précisé : "Au niveau des manifestations, ce n'est pas à l'autorité épiscopale d'interdire ou de soutenir ce type d'action. On est sur un autre niveau. Nous nous avons par exemple saisi les pouvoirs publics sur ces questions."
Vendredi, le diocèse s'est cependant exprimé dans un communiqué. "Dans la crise sanitaire que nous traversons, les chrétiens ont le devoir impérieux de participer à la recherche du bien commun et pour cela ils respecteront les consignes du gouvernement, non par contrainte ou crainte des sanctions mais parce que leur foi les y engage."
L'archevêque de Rennes, Monseigneur Pierre D'Ornellas, a dit lui "comprendre" les catholiques "qui souffrent de ne pouvoir assister à la messe dans les églises". Mais, "c'est sagesse de ne pas mélanger manifestation et prière, sous peine d'engendrer une confusion qui ne respecte pas la loi de séparation de 1905 et qui nuit au dialogue des représentants des cultes avec l'Etat". Il a invité à traverser ces "temps difficile avec sagesse".
Les représentants des principaux cultes de France doivent être reçus par le ministre de l'Intérieur lundi 16 novembre pour évoquer l'évolution des règles.