Nutréa-Triskalia : les salariés intoxiqués alertent les députés européens

D'ex-salariés de l'entreprise d’aliments pour bétail Nutréa-Triskalia de Plouisy dans les Côtes d'Armor, tous intoxiqués par des céréales traitées avec des pesticides, ont interpellé à Bruxelles hier, des députés européens, pour une meilleure protection face à ces produits.

Il se sont rendus à Bruxelles, à la Commission européenne, ce mercredi 11 novembre. Quatre anciens salariés de l'entreprise d'aliments pour bétail Nutréa Triskalia de Plouisy (22) et la veuve d'un cinquième, ont voulu interpeller des députés européens, pour qu'une enquête soit menée sur la protection des professionnels et des consommateurs face aux pesticides.

Reconnaissance de la maladie professionnelle

Tous ont été intoxiqués en 2009 et 2010 par des céréales traitées avec des pesticides et un de leurs collègues, malade, s’était donné la mort sur son lieu de travail en 2014, suicide reconnu au mois de septembre dernier comme accident du travail. Claude Le Guyader chauffeur livreur pour la société perdra, lui, 8 kilos en une semaine, les poumons très abîmés, il développe alors comme ses collègues une hyper-sensibilité aux produits chimiques.
Ils ont tous engagé un combat judiciaire pour faire reconnaître leur intoxication en maladie professionnelle. Si Triskalia a été condamné au civil pour faute, les salariés attendent encore leur indemnisation au pénal.

Pour une réglementation plus sévère sur l'usage des pesticides

A Bruxelles ils ont pu rencontrer des parlementaires du groupe Les Verts, dont José Bové. Les euro-députés entendent dorénavant saisir la commission pétition du Parlement européen. A terme la France et l'ensemble des pays de la communauté pourraient avoir à durcir leur réglementation sur l'usage des pesticides, tant sur le stockage que sur la chaîne alimentaire.

Le récit de Bruno Van Wassenhove

Interviews :
- Claude Le Guyader, ancien salarié de Nutréa-Triskalia, victime des pesticides
- José Bové, député européen du groupe Les Verts