Le taux de participation au dépistage a connu une chute historique en 2020. À l’approche de la campagne d’Octobre Rose 2021, la Ligue contre le cancer veut remobiliser. En 2021, une femme sur 8 risque d’être touchée.
Nous ne sommes plus qu’à quelques jours d’Octobre Rose. Pendant un mois, partout en France, de nombreuses manifestations vont se dérouler pour sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Un message d’autant plus important cette année, que la participation aux campagnes de dépistage organisé a fortement baissée en 2020 pour atteindre "un taux historiquement bas", alerte la Ligue contre le cancer.
42,8 % de femmes dépistée : une chute historique
Il y a 10 ans, ce taux s’élevait à 52,4 % pour toute la France. Depuis, il ne cesse de diminuer progressivement, mais de façon très limitée, excepté pour l’année 2020 où il est passé de 49 % à 42,8 %. Une chute spectaculaire que la ligue impute à la crise sanitaire de la Covid-19.
"C’est essentiellement lié au premier confinement avec la fermeture des centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), l’interruption des envois des invitations à se faire dépister, et la fermeture des cabinets de radiologie", explique le Professeur Michel Robaszkiewicz, Président du Comité finistérien de la Ligue, chef du service d’hépato-gastroentérologie au CHU de Brest.
Des conséquences sanitaires dramatiques
Depuis, les centres régionaux ont relancé les envois d’invitation et rattrapent peu à peu leur retard. Les cabinets de radiologie ont eux aussi rouvert, mais leur nombre a baissé (80 en Bretagne en 2020, 71 en 2021) pour cause principalement de départ en retraite, et les délais d’attente pour une mammographie tendent à se rallonger. Reste que pendant les trois mois du premier confinement, "le cancer n’a pas pris de vacances. Tous les retards de diagnostic, tous les retards de prise en charge vont avoir des conséquences sur la mortalité d’ici quelques années", s’inquiète Michel Robaszkiewicz.
Le cancer du sein touchera 1 femme sur 8 en 2021
Et de rappeler que plus les cancers sont diagnostiqués tôt, plus grandes sont les chances de le soigner. Pour preuve : le dépistage organisé du cancer du sein aurait permis de réduire sa mortalité de 15 à 20 %. Aussi, la Ligue du cancer entend bien profiter d’Octobre Rose 2021 pour remobiliser. "Malgré le contexte sanitaire, continuez à vous faire suivre et dépister, prenez soin de votre santé", martèle le professeur Daniel Nizri, son Président bénévole.
Plus de 12 000 décès chaque année
Chaque année en France, 58 500 personnes, dont 1 % d’hommes, développent un cancer du sein (ils étaient 30 000 en 1990). 12 100 en décèdent. Pour le combattre, le dépistage généralisé s’adresse aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Pour toutes les autres, dès 25 ans, une autosurveillance et une consultation annuelle auprès d’un gynécologue, d’une sage-felle ou de son médecin généraliste sont recommandées.
Enfin, si l’accroissement et le vieillissement de la population en France expliquent, en partie, le quasi-doublement du nombre de femmes atteintes en 30 ans, l’alcool, le tabac, le surpoids et le manque d’activité physique sont aussi des facteurs de risque importants, communs à tous les cancers. "Près de 40 % des cancers du sein pourraient être évités par une meilleure hygiène de vie", assure le Professeur Michel Robaszkiewicz.