Gérard Lahellec, vice-président de la Région Bretagne, pousse un coup de gueule contre les Ouibus, et l'ouverture au printemps, de 5 nouvelles lignes en Bretagne, qui viendraient directement concurrencer les TER (Trains express régionaux), financés par le Conseil régional.
Il n'y va pas avec le dos de la cuillère Gérard Lahellec, lorsqu'il réagit à l'ouverture de lignes Ouibus en Bretagne "SNCF met à mal le transport ferroviaire mais la Région Bretagne n'abdiquera pas !" lance-t-il ainsi.
Cinq nouvelles lignes Ouibus à partir de Brest en avril
En effet à partir du mois d'avril, la SNCF ouvre 5 nouvelles lignes de bus au départ de Brest, en application de la loi Macron, qui a ouvert à la libre concurrence l'ensemble des transports de voyageurs.
À partir de Brest, ces lignes sont à destination de Paris ou Clermont-Ferrand, en désservant Angers, Tours, Bourges, et en Bretagne, Morlaix, Saint-Brieuc, Rennes, Le Mans ou Quimper, Lorient, Auray, Vannes... pour des prix très modiques. Cinq nouvelles lignes qui s'ajoutent à celles déjà existantes.
Une "concurrence déloyale"
« En essayant ainsi, par des prix très attractifs, de capter les usagers actuels du train au profit de l'autocar, SNCF organise une concurrence déloyale au service ferroviaire, pourtant à sa charge", explique le Vice-président de la Région, qui précise que la Région verse chaque année 100 M€, à la SNCF pour assurer quotidiennement le service TER.Une concurrence qui aurait pour effet selon Gérad Lahellec "de déstabiliser le service public car, en réduisant ainsi ses recettes financières, c'est son développement sur tout le territoire régional qui est remis en cause." De plus, M. Lahellec affirme que "ces bus sont en train de se positionner sur des segments où le service existe déjà : le service public TER et ferroviaire".
De son côté, le directeur général de Ouibus, Roland de Barbentane, souligne que "les deux seules nouveautés sont l'ouverture d'un arrêt à Lannion et la désserte de nouvelles destinations longue distance situées en dehors de la Bretagne."
Il affirme par ailleurs que la Loi Macron, qui a libéralisé le transport des voyageurs par autocar, encadre aussi la vente de billets : "Sauf dérogation, la Loi Macron nous interdit de vendre des billets pour des trajets inférieurs à 100 km." Mais le vice-président de la Région se montre dubitatif : "Il faut qu'on m'explique comment un voyageur monté dans le bus à Morlaix n'aura pas le droit de sortir à Saint-Brieuc", ironise-t-il.
Le Conseil régional, attaché au service public, ne renoncera pas
L'élu régional en charge des transports ajoute que cette ouverture à la concurrence, "conduira inévitablement, demain, d'autres opérateurs privés, concurrents de la SNCF, à se positionner sur le marché du transport ferroviaire de voyageurs".Il conclut en affirmant que le Conseil régional de Bretagne, "attaché au service public", ne renoncera pas et qu'il "mettra tout en œuvre pour continuer à adapter ses gammes tarifaires, pour moderniser les infrastructures et pour déployer un service moderne pour toute la population et pour tous les territoires de Bretagne".