A une semaine de la rentrée scolaire 2022, et alors que partout en France on s'inquiète du manque d'enseignants dans le 1er et le 2nd degré, qu'en est-il en Bretagne ? Nous avons sollicité l'avis de Matthieu Mahéo, secrétaire académique du SNES-FSU.
A l'approche de cette rentrée scolaire, quelle est la situation dans l'Académie de Rennes ?
Matthieu Mahéo : Nous avons eu un échange avec le rectorat ce mardi 23 août et on peut dire que la situation est un peu meilleure que dans d'autres académies, avec par exemple un manque criant d'enseignants dans les académies franciliennes. En Bretagne, on peut penser qu'il y aura bien un professeur dans chaque classe à la rentrée. Il faut dire que pas mal de contractuels ont été embauchés. Malgré tout, il demeure des tensions.
Où sont les points de tension ?
Matthieu Mahéo : L'année dernière déjà, la pénurie se faisait sentir dans certaines disciplines comme l'Allemand ou les enseignements technologiques. Mais surtout, là où nous avons une véritable inquiétude, c'est sur la question des remplacements dans la mesure où tous les contractuels qui faisaient des remplacements vont être désormais en poste. Sans compter qu'avec la réforme de la formation initiale, de nombreux enseignants stagiaires sont eux aussi affectés. Ce qui signifie que la Bretagne n'aura plus de réserve pour les remplacements. On est inquiets à ce sujet.
Selon vous, la raison de ce problème d'attractivité du métier d'enseignant, ce sont les salaires ?
Matthieu Mahéo : Quand un enseignant démarre aujourd'hui, il gagne 1,3 fois le Smic. Dans les années 1980, il gagnait 2,2 fois le Smic. Tout est dit.
Si vous ajoutez à cela le fait qu'il est compliqué de se loger, l'inflation, la dégradation des conditions de travail, l'alourdissement des effectifs en classe, cela devient très problématique. Alors, les 10% de revalorisation salariale promis par le gouvernement, c'est déjà pas mal, mais ce sera loin d'être suffisant pour inverser la tendance.