Le tribunal correctionel de Rennes a rendu son jugement ce jeudi 01 août 2019. Cinq chasseurs à courre étaient poursuivis pour violences à l’encontre de deux militants de l’association Abolissons la Vénerie aujourd’hui (Ava).
Les peines s'étendent de 6 à 10 mois de prison avec sursis. Un des chasseurs, considéré comme principal responsable des violences est condamné à 10 mois avec sursis ainsi qu'une interdiction de 1 an de pratiquer la chasse, alors qu'il est salarié du Rallye de Bretagne.
Poursuivis pour "violences en réunion"
Le 16 juillet dernier, lors de l'audience, le procureur avait répété que "ce n'était pas le procès de la chasse à courre mais celui de violence graves".
L'avocat André Raiffaud, qui défendait les cinq mis en cause, a annoncé son intention de faire appel. Lors de l'énoncé du jugement, la salle d'audience était pleine, avec une trentaine de personnes de chaque "camp".
"Je suis satisfaite de la condamnation, on a été entendus, ils ont été reconnus coupables, le fait qu'il y ait une interdiction de pratiquer la chasse ça c'est important car je pense que c'est un danger en forêt"
a déclaré Claire Le Potier, militante antichasse, victime dans cette affaire.
Du côté des prévenus, la peine est amère : "C'est une injustice, les circonstances antérieures n'ont pas du tout étaient prises en compte, on a eu la visite de nos opposants pendant plus de 30 chasses. Il y a eu des bousculades mais pas plus" déclare Hervé Schewerer, responsable communication du Rallye de Bretagne.
Rappel des faits :
Les cinq suiveurs de chasse à courre sont poursuivis pour des faits remontant au 2 février dernier.
Ce jour-là, une chasse à courre se tient dans la forêt de Brocéliande mais des militants anti-chasse perturbent la partie. Deux d'entre eux sont pris à partie par des "suiveurs" (des participants à la chasse qui ne sont pas armés).
Les militants "étaient en train de filmer la chasse", explique le parquet, "ils ont été l'objet de violences évidentes" quand les suiveurs ont tenté de leur voler leurs caméras.
Une jeune femme a eu "la tête placée sous l'eau dans une petite mare à plusieurs reprises", tandis qu'un homme qui voulait l'aider a notamment eu "le cou serré à plusieurs reprises", précisait le parquet.
La jeune femme a eu une interruption temporaire de travail (ITT) de 30 jours, et l'homme, de 15 jours.