En France, un enfant sur 1000 naît sourd. En Bretagne, ils sont près de 600 enfants. Les dispositifs pour accompagner leur scolarité se sont améliorés, grâce notamment à la loi sur le handicap de 2005. A Rennes, l'école Carl Bahon pratique depuis longtemps la mixité entre enfants sourds ou pas.
Leçon de mathématiques dans une classe de ce2 à l'école Carl Bahon à Rennes. Rien que de très banal, sauf que tous les élèves sont ici sourds ou malentendants. Depuis plus de 40 ans, cet établissement public accueille des enfants sourds dans un milieu scolaire ordinaire.
A temps partiel dans une classe ordinaire
Ainsi Zélie, une petite-fille vive, répond oralement aux questions posées par la maîtresse. Plusieurs fois par semaine, Zélie rejoint, dans la même école, une autre classe où elle est, cette fois-ci, entourée d'enfants entendants. L'institurice s'applique à articuler bien distinctement. Pour l'accompagner, Zélie bénéficie aussi du soutien de Catherine, "codeuse en langue parlée complétée". Cette dernière l'aide à ne pas perdre pied lorsque d'autres élèves, par exemple, prennent la parole.Près de 15.000 élèves handicapés bretons en école ordinaire
Depuis la loi sur le handicap du 11 février 2005, tout enfant présentant un handicap doit pouvoir être inscrit dans une école.En Bretagne, 14.427 élèves handicapés sont ainsi scolarisés dans des établissements dits "ordinaires" (premier et second degrés), dont 341 souffrant de troubles auditifs, ce qui représente 2,36% de l'ensemble des élèves de la région. Depuis l'entrée en vigueur de la loi de 2005, le nombre d'enfants en situation de handicap et scolarisés en milieu ordinaire a ainsi augmenté de 224%, selon le rectorat de Bretagne.
Parallèlement, cette même loi de 2005 a reconnu le langage des signes comme langue à part entière.
4% des sourds accèdent aux études supérieures
Grâce à ce dispositif, Zélie peut suivre une scolarité adaptée à son âge et à son handicap depuis la maternelle. A l'école publique Carl Bahon, lorsque Zélie et ses camarades se retrouvent en classe spécialisée, l'enseignement s'effectue à la fois en langue des signes et en français oral et écrit. En poursuivant ce type de scolarité, Zélie pourra sans doute un jour suivre des études supérieures, ce qui était encore difficilement imaginable il y a 20 ans. A l'heure actuelle, on estime que parmi les sourds profonds de naissance ou devenus sourds, seuls 4% accèdent aux études supérieures et 50% sont exclus de l'emploi .
- Zélie, élève en CE2
- Catherine Anzemberg, "codeuse" en langue parlée Complétée
- Yvan
- Joëlle Comellec, enseignante spécialisée
- Xavier Debroise, responsable de l'association Kerveiza
- Equipe: A.Castier, JM Piron, G.Hamon
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©France 3 Bretagne
De tels dispositifs, mêlant classes spécialisées et temps d'apprentissage en classe ordinaire, existent dans les quatre départements bretons. Il n'en demeure pas moins que les difficultés sont plus nombreuses pour un enfant scolarisé en milieu rural avec forcément moins d'offres sur le territoire.