France Télécom et ses ex-dirigeants, dont l'ancien PDG Didier Lombard, ont été condamnés pour "harcèlement moral" durant les années 2000. La période avait été marquée par les suicides de nombreux salariés, dont cinq en Bretagne.
Dix ans après la vague de suicides à France Télécom, l’entreprise et ses ex-dirigeants ont donc été condamnés ce vendredi pour "harcèlement moral"
Didier Lombard, PDG entre 2005 et 2010, l'ex-numéro 2 Louis Pierre Wenès et l'ex-DRH Olivier Barberot ont été condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15.000 euros d'amende, pour avoir mis en place d'une politique de réduction des effectifs "jusqu'au boutiste" sur la période 2007-2008.
Didier Lombard va faire appel de cette condamnation, a immédiatement annoncé son avocat Jean Veil, dénonçant une "faute de droit" et une "décision de politique totalement démagogique".
L'entreprise a été condamnée à l'amende maximale de 75.000 euros.
19 suicides dont 5 en Bretagne
Au coeur de ce procès inédit, une première pour une entreprise du CAC 40: un harcèlement moral institutionnel qui se serait propagé du sommet à l'ensemble de l'entreprise sans qu'il y ait de lien direct entre les auteurs et les victimes, une première pour une entreprise du CAC 40.
Le tribunal a examiné en détail les cas de trente-neuf salariés: dix-neuf se sont suicidés, douze ont tenté de le faire, et huit ont subi un épisode de dépression ou un arrêt de travail. Cinq salariés s’étaient donné la mort en Bretagne