En 1994, la chanson du groupe rennais Billy Ze Kick se hisse à la 2e place du Top 50, avant d'atterrir deux mois plus tard à la rubrique justice des JT. La chanson évoquait la consommation de champignons hallucinogènes. Et personne ne s'en était rendu compte. Sans blague.
En 1994, la chanson d'une joyeuse bande de lurons rennais devient le tube de l'été. "Mangez moi" raconte une escapade à la campagne à la recherche de champignons. Le groupe s'appelle "Billy Ze Kick et les Gamins en folie".Le morceau était déjà sorti l'année précédente. Les 10 000 exemplaires de l'album autoproduit s'étaient vendus comme des petits pains. Les paroles sont inspirées d'Alice au Pays des Merveilles et la musique des Mighty Diamonds, un groupe jamaicain des années 70.
Le succès prometteur du premier disque suscite l'appétit d'une major, Polygram, qui propulse "Mangez-moi" à la 2e place du top 50. Billy Ze Kick enchaîne les plateaux télé, les concerts affichent complet, la ritournelle séduit un public familial. Le disque se vend à 600 000 exemplaires.
Et les sucettes à l'anis alors ?
Mais à l'automne, le scandale éclate. Un policier de Nantes porte plainte. La chanson serait une incitation à la consommation de stupéfiants. Les champignons que Billy Ze Kick cherche à déguster sont hallucinogènes.
Dans une conférence de presse, la chanteuse relativise l'influence de la chanson sur le comportement des honnêtes citoyens: "Quand Monsieur Gainsbourg a écrit "Les sucettes à l'anis", les Françaises ne se sont pas toutes mises à faire des turluttes à leurs amis !". La plainte sera classée sans suite.