Un ver marin testé pour améliorer la conservation des greffons de reins

Un essai clinique destiné à évaluer une molécule issue du sang d'un ver marin pour la préservation des greffons rénaux va débuter en France dans les prochaines semaines,
ont annoncé jeudi le CHRU de Brest et la société bretonne Hemarina, à l'origine de la découverte.

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L'étude, qui portera sur 60 patients, vise à terme la mise sur le marché de cette molécule capable de transporter de l'oxygène. Car après prélèvement et en attendant la transplantation, le greffon d'un rein est préservé dans un liquide de conservation. Durant cette période, il "subit des lésions potentiellement irréversibles", qui peuvent s'aggraver lors de la transplantation.

Ces lésions sont dues à une carence en oxygène lors du prélèvement et de la conservation du greffon, ainsi qu'à la ré-oxygénation brutale lors de la transplantation. "Elles sont responsables d'un moins bon fonctionnement du greffon et d'une survie diminuée à long terme", note le communiqué, assurant qu'actuellement aucun dispositif ne permet de compenser la carence en oxygène du greffon.

Le ver miraculeux, appelé arénicole

La molécule prochainement testée est produite grâce à l'hémoglobine extracellulaire d'un ver marin appelé arénicole. Mesurant habituellement entre 10 et 15 cm, on connaît surtout de ce ver les petits tortillons visibles sur les plages du littoral Atlantique européen. C'est un vers annelé, très utile aux pêcheurs.

"Après des résultats très encourageants dans les études pré-cliniques, nous avons hâte d'utiliser cette molécule pour la première fois chez l'homme", indique Yannick
Le Meur, chef de service néphrologie-transplantations rénales au CHRU de Brest et investigateur principal de l'essai. "Nous entrons dans une ère nouvelle et particulièrement excitante de la préservation d'organes qui devrait nous permettre de mieux préserver les greffons, d'élargir le nombre de greffons disponibles et d'apporter ainsi une réponse au moins partielle à la pénurie d'organes", poursuit Benoît Barrou, président de la Société francophone de transplantation, responsable du programme de transplantations rénales à l'hôpital universitaire de La Pitié-Salpêtrière à Paris et coordonnateur chirurgical de l'essai.

L'étude clinique sera menée dans six centres de transplantation: Brest, Paris, Lyon, Tours, Poitiers et Limoges.

La transplantation rénale est aujourd'hui le seul traitement de l'insuffisance rénale terminale. Elle permet aux patients dont les reins ont été détruits par la maladie de retrouver une espérance de vie et une qualité de vie proches de la normale.

En 2014, 3.232 patients ont été greffés, mais pendant le même temps 4.695 patients ont été inscrits sur la liste d'attente, selon le communiqué.
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