Une petite fille américaine et 14 adultes en France sont parvenus à contrôler l'infection du sida malgré l'arrêt des médicaments.
Début mars, des virologues américains avaient annoncé la guérison apparente d'une petite fille contaminée à la naissance avec le VIH transmis par sa mère séropositive non traitée. Il s'agit du premier enfant connu capable de contrôler son infection sans traitement. La jeune enfant avait reçu des antirétroviraux moins de 30 heures après sa naissance, soit beaucoup plus tôt que ce qui est normalement fait pour les nouveaux-nés à haut risque d'être contaminés. Elle a été traitée jusqu'à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant dix mois et durant lesquels elle n'a eu aucun traitement. Aucun des tests sanguins effectués ensuite n'a détecté la présence du VIH. Seules des traces du virus ont été détectées par des analyses génétiques mais pas suffisantes pour sa réplication.
Dans le cas des 14 patients français dit de Visconti, ils ont arrêté les antirétroviraux après trois ans de traitement. Comme dans le cas de l'enfant, la mise sous traitement antirétroviral très tôt n'a pas permis de savoir si les patients de Visconti n'auraient pas contrôlé spontanément leur infection. Moins d'un pourcent de la population dit de "contrôleurs naturels" peut contenir le VIH sans jamais prendre d'antirétroviraux. Mais dans le cas des patients français, la plupart n'avaient pas le profil génétique ni le même type de réponses immunitaires observées chez ces "contrôleurs", affirment les chercheurs.
Ces cas " offrent un espoir de découvrir de nouveaux mécanismes permettant de contrôler l'infection", explique le Dr Laurent Hocqueloux, de l'hôpital Orléans-La Source.
propos recueillis par D.Jouillat