Deux berrichons mis en examen pour prescription et délivrance illégale de médicaments

Trois vétérinaires et deux pharmaciens ont été mis en examen, la semaine dernière, à Clermont-Ferrand pour d’avoir prescription et délivrance illégale de médicaments à des éleveurs. Deux des mis en examen sont installés dans l'Indre.

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La gendarmerie d'Auvergne a annoncé la mise en examen, jeudi soir, de trois vétérinaires et de deux pharmaciens. Depuis plusieurs années, ils délivraient de grandes quantités de médicaments vétérinaires à des centaines d'éleveurs, sans suivi sanitaire ni examen des animaux. Les professionnels du Puy-de-Dôme ont été placés sous contrôles judiciaire avec interdiction d'exercer pour quatre d'entre eux.
Il leur est également reproché d'avoir ouvert un établissement pharmaceutique sans autorisation et d'avoir cédé de grosses doses de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires ou antiparasitaires) sans justificatifs.

"Ces professionnels de la santé sont soupçonnés de manquements graves à la réglementation favorisant le développement d'antibiorésistance chez l'animal et l'homme", selon un communiqué du ministère de l'Intérieur signé de la gendarmerie de l'Auvergne. Certains des pharmaciens et des vétérinaires mis en examen seraient membres d'un même Groupement d'Intérêt Economique (GIE) matérialisant ainsi leur entente commerciale.

Un développement de leurs activités via une pratique illégale

La justice les soupçonne d'avoir "significativement développé leurs activités respectives en prescrivant et en délivrant depuis plusieurs années de grandes quantités de médicaments vétérinaires à des centaines d'éleveurs sans suivi sanitaire effectif des animaux concernés". De même, l'enquête judiciaire a révélé que les vétérinaires rédigeaient aux éleveurs des "ordonnances de complaisance, hors examen clinique des animaux et sans réaliser le suivi sanitaire permanent prescrit par le code de la santé publique".

Les pharmaciens délivraient quant à eux les médicaments vétérinaires "directement aux éleveurs, parfois en l'absence de prescriptions, celles-ci étant au besoin régularisées a posteriori par les vétérinaires". La majorité des médicaments massivement délivrés étaient des antibiotiques, anti-inflammatoires et des antiparasitaires, principalement utilisés "soit pour des animaux d'élevage destinés au marché de la viande et du lait, soit pour des animaux domestiques recueillis dans des SPA et destinés à l'adoption".

Or, a rappelé la gendarmerie, les antibiotiques peuvent présenter un danger pour la santé humaine "par leur contribution éventuelle aux antibiorésistances chez l'homme". L'enquête a été diligentée par la Section de Recherches de Clermont-Ferrand, l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l'Environnement et à la Santé Publique (OCLAESP) et la Brigade Nationale des Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires(BNEVP).

Interview de l'un des pharmaciens mis en cause

L'un des pharmaciens mis en cause dans cette affaire a accepté de rencontrer une équipe de France 3 Auvergne chez son avocat, sous réserve de garder l'anonymat. Il conteste avoir délivré des produits vétérinaires de manière illégale. Il critique, au contraire, le système actuel dans lequel un vétérinaire peut à la fois prescrire et vendre un médicament. La profession détenant, dit-il, l'essentiel du marché.

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Reportage France 3 Auvergne, Sandrine Montéro et Pierre Duyckaerts.
Intervenant : Me Dominique Machelon (Avocat du pharmacien puydômois mis en examen)

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