Après avoir épinglé la centrale de Chinon en octobre 2010 pour son manque de rigueur d'exploitation, l'Agence de Sureté Nucléaire (ASN) dénonce dans son dernier rapport des dysfonctionnements en matière de sureté nucléaire et d'environnement.
La centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire) fait à nouveau figure de mauvais élève. Dans le rapport 2012 de l'ASN, elle arrive bonne dernière au classement des 19 centrales nucléaires françaises. L'ASN considère la centrale comme " en retrait par rapport à l'appréciation générale portée sur EDF ". Même si elle remarque des améliorations.
Le rapport fait état d'une augmentation de 10 % sur un an des incidents nucléaires en 2012. Quatorze événements significatifs de niveau 1 ont été répertoriés en région Centre. Six ont été relevés à la centrale de Chinon.
reportage P.Ferret (intervenant: Régis Clément, directeur CNPE Chinon)
L'état de la sureté nucléaire en France jugé globalement assez satisfaisant par l'ASN
L'état de la sûreté nucléaire en France a été " assez satisfaisant " en 2012 malgré des incidents qui sont restés fréquents dans les installations, a jugé l'ASN appelant les exploitants à redoubler de vigilance et d'efforts pour s'améliorer. " Cet avis est le fruit d'un double constat: un constat plutôt négatif, c'est que les incidents restent fréquents sur les diverses installations (...) et des éléments plus positifs, des améliorations de sûreté qui sont concrètement mises en oeuvre par les exploitants " après l'accident de Fukushima, rapporte le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet.
Mettre en place un noyau dur de matériels de sécurité
Du côté des installations nucléaires de base - principalement les 58 réacteurs électro-nucléaires de l'Hexagone -, l'enjeu est de mettre en place un " noyau dur " de matériels de sécurité supplémentaires protégés contre les agressions externes (inondations, séismes, etc.) pour faire face à des accidents graves du même type que celui survenu à Fukushima en mars 2011, rappelle ce rapport, remis à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). "Le travail est encore en cours. Il y a des discussions avec les exploitants sur le niveau des agressions à prendre en compte" et l'ASN devrait prendre position dans les trois à quatre mois, a précisé le président de l'Autorité.