En juin dernier, une partie du vignoble de Touraine était détruit par la grêle. Mais il existe des parades pour s’armer contre cette calamité. Des viticulteurs font feu sur les nuages qui les menacent avec des canons, tentant ainsi de dompter la nature.
Il suffit parfois de quelques minutes d’orage pour que le travail d’une saison soit anéanti. Les vignerons de Vouvray ont essuyé de fortes pertes il y a deux mois. Mais des astuces sont à disposition des agriculteurs pour lutter contre ce fléau.
L'efficacité du canon anti-grêle
Le système date du 19ème siècle. Il a été modernisé, mais son principe est simple.Un radar météo analyse le ciel. En cas de menace imminente, il émet une alarme pour prévenir le canon. A l’intérieur, un mélange d’air et de gaz produit une explosion qui libère une onde de choc qui empêche la formation des gros grêlons. Résultat : les petites particules de glace ne s’agglomèrent pas, et ne forment pas les grêlons qui s’abattent sur les cultures sous la forme de véritables projectiles.
© Augustin Mallet
Les mesures font état d’un périmètre de protection qui s’étend jusqu’à 72 hectares. Les vignobles du Bordelais font ainsi partie des cultures qui bénéficient de cette protection depuis une vingtaine d'année. C'est le cas du Château Gruaud-Larose, à Saint-Julien, dans le Médoc, dont le canon protège l'ensemble du domaine, soit près de 1000 hectares.
Des critiques persistantes
Mais le procédé ne fait pas l’unanimité. D’abord car aucune étude scientifique n’a pu certifier l’efficacité du dispositif. Il s’agit d’une technique purement empirique. Les orages ne produisent pas tous de la grêle, et on ne peut donc pas démontrer que le canon a été efficace si l’on n’est pas certain que les intempéries allaient s’abattre.Mais cet appareil génère surtout une pollution sonore. Une détonation retentit toutes les 10 secondes. Certains viticulteurs installent donc des systèmes d’insonorisation, mais parfois, le voisinage se plaint quand même des ondes de choc.
Une autre technique est utilisée, celle des fusées anti-grêle. Chargées en iodure d'argent, elles réchauffent l'atmosphère et font fondre les bouts de glace. Leur avantage est d'être propulsées en haute altitude, permettant d'éliminer le nuage dès sa naissance. Mais là encore, il ne s’agit pas d’un remède miracle : ces fusées sont accusées d’accentuer la sécheresse en empêchant la pluie.