Ils passent inaperçus et pourtant toutes les compétitions ne seraient pas possibles sans eux. Les membres du jury, sont là bénévolement. Qui sont-ils? Comment jugent-ils? Est-il facile de voir les fautes? Réponse avec David Molina, juge arbitre et ancien de l'équipe de France de patinage.
Qui êtes vous?David Molina. On est tous des anciens patineurs. Une fois qu'on termine le patinage on a 3 portes de sortie : soit on arrête complètement le patinage, soit on devient entraîneur-chorégraphe, dans ce cas on est rémunérés, soit on devient jury et là c'est du bénévolat. Les membres du jury figurent sur une liste gérée par une commission fédérale des officiels de l'arbitrage. Plusieurs niveaux figurent sur cette liste : niveau régional, niveau national, niveau international. Il y a environ 200 personnes inscrites.
Que faites-vous à côté?
D.M. Le patinage c'est une passion, mais ce n'est pas ma vie. Moi, par exemple, je travaille sans une société d'intérim en Suisse et c'est dans ce domaine que je fais carrière, pas dans le patinage. Le patinage ça reste du bénévolat et on se rend disponible dès que l'on peut selon justement notre vie personnelle et selon notre envie de nous investir.
La faute en patinage est-elle facile à voir?
D.M. Comme on est tous anciens patineurs ou patineuses, notre oeil est habitué à l'erreur. On voit même arriver la faute avant qu'elle soit commise par rapport à la position du corps, du patin. Notre travail consiste à voir ce qui est fait, comment s'est fait. On est là pour donner des points. D'ailleurs, on donne plus de points qu'on n'en enlève.
Justement, comment sont notés les patineurs?
D.M. On regarde s'ils patinent bien, s'ils font des choses intéressantes, dans ce cas ils gagnent des points. Et quand il y a une erreur de faite, on ajuste les points. On part de zéro, ensuite on ajoute des points en tenant compte de deux aspects : les éléments techniques et la composante du programme. Les éléments techniques se sont des éléments répertoriés qui doivent être réalisés obligatoirement dans la chorégraphie. Ce sont les règles internationales. C'est par exemple une pirouette, 3 portées, une séquence de pas difficile... Le panel technique du jury est chargé d'identifier ces figures et de leur attribuer un niveau de difficulté au moment où la figure est exécutée. Et nous, les autres membres du jury, on est chargé de majorer ou de minorer la qualité de l'élément réalisé. On laisse "0" quand la qualité a été normale, on enlève 3 points lorsque le patineur est tombé, on ajoute 3 points lorsque la figure réalisée a été de qualité, a été exécutée de manière propre et rapide.
Le deuxième aspect que l'on tient compte pour la note c'est la composante de programme. C'est une note qui va de 0 à 10 et ces points-là sont ajoutés à la note technique. On regarde 5 choses : le niveau de patinage, qu'est-ce qui se passe dans le programme, la chorégraphie, la performance et l'interprétation.