Transfert des cendres de Jean Zay au Panthéon : Jean-Pierre Sueur juge la polémique « ignoble »

Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur s’indigne de la polémique suscitée par le transfert des cendres de Jean Zay au Panthéon. Jeudi dernier, une quarantaine d'associations d'anciens combattants et de militaires ont condamné la décision de François Hollande.

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Jean Zay "ne serait pas un résistant" (contrairement à Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, les trois autres personnalités dont les cendres seront transférées au Panthéon).

Jean Zay aurait  "insulté le drapeau français" . 

Le Comité national d'entente qui rassemble des associations d'anciens combattants et de militaires a dénoncé le 13 mars la décision du président François Hollande de transférer au Panthéon les cendres de l'ancien ministre de la 3e République Jean Zay.
Ses détracteurs s'appuient sur un texte écrit par Jean Zay quand il avait 20 ans intitulé "le Drapeau". Un pastiche littéraire qui n’avait pas vocation à être publié et qui a été volé. On peut le lire aujourd'hui sur des sites d’extrême droite. 

Pour le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, actuel président de la commission des lois, la polémique est "ignoble". Il rappelle qu’elle avait déjà eu lieu à Orléans en 1932 et 1936. 

Pour les filles de Jean Zay, Hélène et Catherine qui n’ont pas souhaité s’exprimer publiquement, il n'est pas question  de "polémiquer avec des descendants qui ont la même idéologie que ceux qui ont fait assassiner" leur père. 

Arrêté en 1940, Jean Zay fut condamné à la détention à la prison de Riom en Auvergne. Il a été assassiné en juin 1944 par la Milice française. 

Ministre de l'Education nationale et des Beaux-Arts sous le Front populaire (1936-1939), Jean Zay était un réformateur. Il a été le précurseur, entre autres, de la notion d'Egalité des chances.  On lui doit aussi la création du Festival de Cannes.  
 

Extrait du Drapeau, un texte écrit par Jean Zay en 1924
Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie là. 
Terrible morceau de drap, je te hais férocement, 
Oui je te hais dans l'âme
Je  hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang
que tu es pour moi de la race vile des torche-culs
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