Vendredi 21 février, François Hollande a confirmé l'entrée au Panthéon de Jean Zay. Roger Karoutchi, sénateur UMP des Hauts-de-Seine avait publié en 2006 une biographie du ministre du Front populaire assassiné par la Milice en 1944. Il salue le choix du président de la République.
En 2006, Roger Karoutchi a publié une biographie de Jean Zay, ministre du Front populaire, assassiné par la Milice, dont François Hollande a annoncé l'entrée au Panthéon. Pour France 3 Paris, le conseil régional UMP d'Ile-de-France réagit au choix du président de la République.
Comment réagissez à l'entrée au Panthéon de Jean Zay dont vous avez co-écrit la biographie ?
Roger Karoutchi: "Je suis heureux de ce choix. Je ne peux que bien l'accueillir puisque je fais partie du comité pour la panthéonisation de Jean Zay. Ce n'est pas forcément le plus connu des quatre, mais il a la réputation des gens qui durent. Lui reconnaître une place au Panthéon, c'est lui reconnaître son rôle de grand républicain mais aussi un signe fort par rapport à la façon dont il a été tué. Il a été abattu par la Milice dans une foret et jeté dans un puits. Tout a été fait pour qu'il disparaisse, pour qu'on n'entende plus parler de lui. Ses restes n'ont été découverts que bien après la guerre. Son entrée au Panthéon est une façon de contrecarrer à nouveau les intentions de la Milice.
Si on avait voulu faire un geste, on aurait pu faire entrer Georges Mandel en même temps. Tous deux ont été abattus par la Milice dans des circonstances voisines. Ils sont le symboles des politiques qui ont résisté au nazisme et à la collaborration. Un de gauche et un de droite".
Les panthéonisables doivent-ils être forcément de grands résistants ?
Roger Karoutchi: "Dès que l'on va sortir de ces héros consensuels et révérés, cela va être plus dur pour obtenir l'unanimité. Des politiques purs, ca serait par exemple impossible. On accuserait tout de suite d'arrières-pensées politiques au bénéfice de la gauche ou de la droite. Pour atteindre le Panthéon, le parcours est compliqué. C'est mieux de prendre des gens qui font consensus pour éviter les débats franco-français dont on a le secret.
Mais, Jean Zay n'est pas seulement un résistant. Il a été ministre de l'Instruction Publique. C'est aussi un symbole de l'école laïque et républicaine. Il était très attaché à la qualité de l'enseignement. Il était très attentif, déjà, à l’abaissement du niveau scolaire. Il a réécrit les programmes pour les lycéeens. En même temps, il était attaché à la démocratisation de l’enseignement. Il a mis en place des systèmes de bourses. Il a voyagé dans toute l’Europe pour visiter les lycées français. Il était sensible à la Francophonie. On lui doit aussi la création du Festival de Cannes.
Quatre entrées au Panthéon d’un coup. N’ y a-t-il pas le risque de galvauder ce cérémonial ?
Roger Karoutchi : "Je ne sais pas si c’est une bonne idée d’en faire entrer quatre d’un coup. Ca réduit la portée pour chacun quelques soient leurs qualités. Mais je peux comprendre qu’en 2014 pour le 70 ème anniversaire de la Libération, il y ait un geste fort pour plusieurs personnes qui symbolisent la résistance et la lutte contre le nazisme. Je ne suis donc pas choqué si cela reste exceptionnel.