Maire de Tours depuis 1995, Jean Germain trébuche. C’est Serge Babary qui portera l’écharpe tricolore. Le candidat UMP s’est largement imposé avec 8 points d’avance.
« C’est un coup de tonnerre mais il y avait des éléments annonciateurs de cet orage. » Serge Babary a ainsi qualifié sur notre antenne sa victoire. Certes il était sorti en tête du premier tour avec 36,4% des suffrages, mais il ne bénéficiait mathématiquement d’aucune réserve de voix. Et aucun pronostic ne le donnait vainqueur.Jean Germain, lui, pouvait compter sur le ralliement des Verts, menés par Emmanuel Denis (11,3% au premier tour). Et dans une certaine mesure, sur les électeurs du Front de Gauche. Les 8,4% remportés au premier tour par cette liste aurait logiquement dû profiter au maire sortant. Son leader, Claude Bourdin, explique la défaite de Jean Germain par un « rejet de la politique du gouvernement autant que d’un rejet de la personnalité de Jean Germain. »
Cumul des mandats, mariages chinois, ça ne passe pas
Empêtré dans les polémiques, Jean Germain a été désavoué par les Tourangeaux. Mis en examen pour « complicité passive de prise illégale d’intérêt » dans l’affaire des mariages chinois, le maire sortant est aussi le deuxième élu le plus cumulard de France. Cette élection met un terme à 19 ans de mandature.Toutefois cette défaite, Jean Germain la doit autant à son bilan qu’à l’abstention : elle atteint 44,7% au second tour. « Le suffrage a parlé, reconnaît l’ancien maire socialiste. La passation de pouvoir se fera dans de bonnes conditions. »
Serge Babary n’est pas le seul à sortir vainqueur de cette élection. Avec 8,57% des voix, le Front National siègera au conseil municipal. Une première à Tours.