Un acte marquant et symbolique. Mathilde, lycéenne de 17 ans à Orléans, lassée d'être importunée dans la rue par des hommes grossiers, s’est rasée la tête en signe de protestation. Un acte de colère devenu aujourd'hui un acte militant. Elle revient sur son geste et ces conséquences.
Mathilde Clozier ne supporte plus d’être harcelée et interpellée dans la rue … par protestation et pour dire stop à de tels agissements ... elle s’est rasée la tête. Un geste radical et symbolique.L’élément déclencheur : la journée de trop. Elle explique : "j’ai été abordée par des mecs dans la rue. Au moins quatre fois, entre mon lycée et la rue des Carmes et en plus l’un d’eux m’a dérobé mon portefeuille". Puis elle souligne :
"Les regards sont très intrusifs et très physiques, on a l’impression de se faire traquer et épier. La femme est réduite à un objet de désir, c’est très humiliant. Comme de nombreuses filles, c’est mon quotidien et ce n’est plus supportable."
Elle décide alors de s’enfermer dans la salle de bains et se raser la tête. Encore émue, elle revient sur son geste : "j’ai vu mes cheveux tomber, j’ai eu les larmes aux yeux, je me suis mise mais à pleurer en me disant est-ce que cela vaut vraiment la peine … mais finalement je me suis dit, cela vaut le coup… la colère fait agir rapidement et souvent on oublie de réfléchir, mais aujourd’hui je ne regrette absolument pas".
Un geste symbolique pour dire stop au harcèlement et qui permet de mettre en lumière une vraie problématique qui touche toutes les femmes. Aujourd’hui, Mathilde se sent plus forte. Elle mène un combat pour toutes les femmes. "Je suis contente d’avoir pu parler pour certaines filles qui n’osent pas", puis elle conclut en disant : "J’aimerai juste pouvoir me promener librement, sans aucune crainte".
► Une de nos équipes l'a rencontrée, reportage signé Bérénice Du Fäy et Grégoire Grichois
Intervenants dans le sujet
Mathilde Clozier
Amy Bulut Amie de Mathilde et élève de terminale au lycée Jean Zay d'Orléans
Anna Lecuyer Elève de Terminale Littéraire.