A quelques jours des fêtes de fin d'année, « On a retrouvé la mémoire » part en Eure-et-Loir à la rencontre de Joël Normand, l'ancien chef cuisinier de l'Elysée.
Gravir les échelons
En 1965, Joël Normand entre au Palais de l'Elysée comme commis. Vingt ans plus tard il était nommé chef des cuisines. Avec son équipe - sa brigade - il représentait la vitrine du savoir-faire français.S'il n’a pas engrangé les lauriers de la gastronomie, il recevait en 2013 la Médaille des cuisiniers de la République. Cette médaille récompense le parcours et la carrière de ces grands chefs qui oeuvrent pour le rayonnement de la cuisine française dans le monde.
S’adapter.
Préparer des déjeuners de travail ou offrir des dîners d'Etat étaient pour Joël Lenormand l'objet de toutes les attentions et de toutes les précautions. Ces repas devaient incarner la grandeur de la France, impressionner les invités de marque, séduire les convives ou apaiser certaines tensions diplomatiques.Joël Normand prépare les déjeuners et dîners officiels, ainsi que tous les repas du Président de la République avec une contrainte décuplée par rapport à ses camarades des grands restaurants : la carte doit changer tous les jours, les cuisines doivent être prêtes à toutes heures, les interdits culturels et religieux doivent être pris en compte et anticipés ….
Les Chefs d’Etat passent, les chefs restent !
Joël Normand a piloté les cuisines de l’Elysée pendant 40 ans.Il y a côtoyé les cinq chefs d'Etat : le général de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac. Il connaissait les goûts et les habitudes de chaque Président.
La Vème République aux fourneaux
Son ouvrage, « la Vème République aux fourneaux » renferme quelques trésors.Il dresse un portrait "culinaire" de chaque Président, évoque leurs goûts, leurs habitudes, leurs rapports à la gastronomie, aux saveurs... Il donne les menus et les recettes de déjeuners ou dîners historiques, décrit les voyages officiels et les grands événements de la Vème République vus des fourneaux. Jamais la vie quotidienne de l'Elysée n'avait été aussi savoureuse et pleine d'anecdotes croustillantes, comme ce jour où Valéry Giscard d’Estaing, connu pour son amour de la soupe aux truffes noires de Paul Bocuse, laissa exploser sa colère en cuisine parce qu’on venait de lui servir une glace décorée d’une… rose en sucre. Sous son nez, voire dans sa bouche, le symbole de l’ennemi socialiste : indigérable !
Rencontre avec Joël Normand
► Reportage de Flavien Texier, Pierre-Dominique Lepais et Cindy Vermeulen« On a retrouvé la Mémoire »Tous les samedis dans le 12/13 et 19/20 et sur Pluzz.fr et sur http://centre.france3.fr/retrouve-la-memoire |