Samedi 20 décembre, un jeune homme de 20 ans pénètre dans le commissariat de Joué-lès-Tours et blesse trois policiers, dont deux grièvement, avec un couteau. Mais qui était vraiment celui qui a été à la une de l'actualité ce week-end ?
Abattu par les forces de l'ordre, samedi 20 décembre en début d'après-midi, alors qu'il avait agressé trois policiers avec un couteau de 33 centimètres, Bertrand Nzohabonayo était connu des services de police pour des actes de délinquance. Originaire du Burundi, le jeune homme de 20 ans est arrivé à Joué-lès-Tours il y a quelques années, avec sa mère. Lors de sa conversion à l'islam, il a pris le nom de "Bilal", un nom qu'il affiche sur son profil Facebook.
Les premiers éléments de l'enquête
Le procureur de la République de Paris s'est exprimé à 17h30, ce lundi 22 décembre, lors d'une conférence de presse où il a révélé les premiers éléments de l'enquête. La mère de Bertrand a fait part de son inquiétude en août 2013 quant à la radicalisation de son fils Brice, et à l'influence qu'il exerçait sur son frère, Bertrand.Placée en garde-à-vue après les faits, la soeur de Bertrand et Brice a expliqué aux enquêteurs que ses deux frères étaient très proches et se sont radicalisés à l'âge de 16 ou 17 ans. Bertrand se serait radicalisé un an après son frère. Samedi matin, quelques heures avant l'agression des trois policiers au commissariat de Joué-lès-Tours, Bertrand s'est rendu à Paris avec sa mère, à l'aéroport de Roissy. Il serait revenu en covoiturage à Joué-lès-Tours aux alentours de midi.
Le drapeau de l'Etat islamique sur son profil Facebook
Jeune homme au physique athlétique, l'agresseur des policiers de Joué-lès-Tours abattu samedi par les forces de l'ordre, s'était converti à l'islam, affichant jeudi 18 décembre sur son compte Facebook le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Deux jours plus tôt, son frère Brice avait diffusé ce même drapeau sur son profil Facebook.
Un jeune sportif
L'agresseur des policiers est décrit par un de ses anciens éducateurs sportifs comme un garçon calme, plutôt réservé. "Quand il est arrivé au club de foot, en provenance de la région parisienne, il devait avoir 16-17 ans. Il a voulu arbitrer, ce qui n'est pas si fréquent à cet âge-là. Il était épris de justice", s'étonnecet homme qui souhaite conserver l'anonymat.
Le jeune homme dégageait de la "puissance physique", commente son ancien entraîneur. "Il avait une démarche particulière, avec les jambes arquées", poursuit-il, tout en restant dubitatif quant à son engagement radical: "Nous le voyions parfois à la mosquée. Mais il n'avait pas poursuivi dans le foot,
ni dans l'arbitrage, pour une raison que j'ignore".
Plusieurs personnes rencontrées près du domicile de sa soeur, un petit bâtiment HLM de quatre étages plutôt propret dans le quartier populaire de la Rabière, refusent de croire à la thèse de l'agression islamiste. "Ce n'est pas à l'image de notre ville. Nous avons réussi à tisser le dialogue et l'entente entre les communautés", assure Ahmed Moussaoui, un retraité qui préside l'association de quartier Rapprochement culturel et solidarité.